Madagascar: Prolifération des armes à feu - Serge Gellé tire sur la sonnette d'alarme

Le Secrétaire d'Etat chargé de la gendarmerie exhorte plus de rigueur sur la gestion de la circulation d'armes.

De grosses importations d'armes n'ont pas été évoquées par le membre du gouvernement. Pourtant, il a pipé mot sur les flux à moindre mesure au niveau des frontières auquel le général de corps d'armée a fait appel à plus de vigilance. De la rigueur devrait être également imposée, estime le secrétaire d'Etat en charge de la gendarmerie, sur les formalités administratives relatives à l'introduction depuis l'étranger des armes détenues par les particuliers. " Certaines armes de pointe débarquent au pays depuis l'étranger en violant certaines dispositions administratives et légales " a-t-il affirmé, hier à Anosy, en marge d'un atelier sur l'armement. Elles peuvent alors échapper à tout contrôle et s'introduire dans la société à son risque et péril. L'étau doit être resserré au niveau des frontières et le patron de la gendarmerie soutient, en effet, que les " armes qui sont entrées illégalement ne devraient pas bénéficier d'une autorisation officielle, ni circuler ".

Fusils à pompe

La prolifération des armes à feu fait aussi grimper l'insécurité qui règne déjà dans certaines zones dans le pays. Hier, le général Serge Gellé a livré à la presse des cas concrets relatifs aux impacts de la circulation illégale d'armes dans le pays. Des vies sont tombées. " De 2016 à 2022, 1 880 personnes meurent d'actes de banditisme et des vols de bœufs, dont le rôle joué par la circulation illégale d'armes y est crucial " a soutenu le secrétaire d'Etat chargé de la gendarmerie. Les chiffres sont effrayants et " il importe de mettre un terme au laxisme sur le sujet lié à la circulation des armes " martèle-t-il. Serge Gellé a dévoilé, à ce propos, que plusieurs fusils à pompe de type " dominion arms grizzly " circulent illégalement et tombent dans les mains des particuliers. Ils proviennent d'une importation illicite, soutient-il, et échappent à toute traçabilité administrative. Cette situation inquiète mais, toujours selon Serge Gellé, " la synergie des actions " devrait être de mise. Car il y a des cas où " des juges décident toujours en contradiction à la saisie effectuée par les forces de l'ordre " déplore le membre du gouvernement.

%

Plan d'action

Le secrétaire d'Etat à la gendarmerie, Serge Gellé, a abordé ces sujets, hier, en marge de l'atelier national pour faire progresser la mise en œuvre du plan d'action national de Madagascar sur la résolution 1 540 du comité du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution 1 540 veut mettre fin à la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques. Au niveau national, l'encadrement de la réalisation des dispositions de cette résolution de l'organe s'organise. Pour Madagascar, il est question de renforcer le cadre législatif, les mécanismes et cadres de coordination interinstitutionnels, la coordination avec les partenaires internationaux ainsi que d'améliorer les contrôles intérieurs et frontaliers. Dans cette perspective, les acteurs nationaux, notamment les membres de la société civile sur les droits humains et la promotion de la paix, les ministères et les institutions ainsi que les organisations internationales ont été mobilisés depuis hier, au Carlton Anosy, pour mettre en place le plan d'action national.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.