Un peu de pudeur ne ferait pas de mal à tous les thuriféraires qui s'agitent pour préparer l'arrivée du président de la république à Oyem. Le bilan de ses réalisations dans la province et singulièrement dans la ville d'Oyem au cours de ses deux septennats parle de lui-même.
Il faut ici rappeler que :
1) le bitume de la ville d'oyem à été fait en 1978. Que l'entreprise yougoslave "Autoput" avait garanti ces voiries pour 25 ans. Que nous sommes presque 20 ans après la date annoncée de durée de vie de ces voiries urbaines. Chacun peut constater l'état de la circulation dans la ville d'Oyem (ceci est un fait).
2) le ministre de l'équipement de 2013 a fait aboutir l'étude d'un projet de 42 milliards couvrant l'axe Oyem Medzeng d'une part (21 milliards) la rocade de la ville d'Oyem et la reprise de l'ensemble des anciennes voiries (21 milliards). Alors que les travaux devaient commencer en décembre 2013, le projet a trouvé sa place dans un placard (cela aussi est un fait).
3) la ville d'Oyem subit de façon croissante coupures et délestages intempestifs depuis de nombreuses années ce qui, parmi les nombreuses conséquences, expose ses habitants à la consommation de produits avariés et donc à de graves maladies (c'est un autre fait).
4) malgré un doublement au moins de la population de cette ville depuis 25 ans, un seul lycée abusivement qualifié d'excellence a été construit au cours des deux septennats actuel et précédent d'ailleurs dans une zone d'un accès laborieux par temps de pluie (c'est également un fait) ;
5) Enfin, mais il y aurait tellement d'autres points à évoquer, l'hôpital provincial d'Oyem peine à être alimenté en eau tout comme il sombre dans l'obscurité à chaque coupure ou délestage dans la ville.
C'est donc un fait et non une accusation gratuite que le président Ali Bongo Ondimba a décidé, en réponse à ses mauvais résultats électoraux dans cette ville et dans cette province, de ne rien y faire et de laisser toutes les infrastructures publiques s'y dégrader. Chacun peut constater qu'en 14 ans :
a) la province, pourtant frontalière de deux autres pays, a eu O kilomètre de nouvelle route bitumée ;
b) aucun barrage n'a été construit, la population est juste bercée de promesses ;
c) même le stade qui y a été construit a été placé à 17 kilomètres de la ville en pleine brousse où il sombre vers le sort qui lui était fatalement réservé.
Tous les originaires de la province mis à contribution dans l'organigramme politique du pays ont été des faire-valoir pour donner à la province l'illusion d'une représentation dans les grandes instances du pays mais en réalité, d'Engonga Secrétaire général de la présidence rapidement débarqué à Ndemezo PCES en passant par Ndong Sima premier PM de l'intérieur du pays puis Ona Ondo, tous nous avons été des ornements du décor sans plus.
Il faut être de mauvaise foi ou tout simplement lâche pour ne faire ce constat et pour ne pas comprendre qu'Ali poursuit depuis 2009, une stratégie de strangulation du Woleu-Ntem. Alors à la veille de son arrivée, on fait mine de s'activer et on planifie le saupoudrage des interventions en proposant par exemple de refaire 1,8 km qui s'inscrivent dans une campagne électorale anticipée.
On prépare le sempiternel discours du président trompé par ses collaborateurs alors qu'en réalité, on n'a rien budgétisé tout ce temps pour Oyem, ni pour la province et qui sait combien a été décaissé dans ces budgets ? Mais c'est connu, le Woleu-Ntem intéresse toujours à la veille des échéances électorales.
Raymond NDONG SIMA, ancien Premier ministre