En matière de vie syndicale, les syndicalistes malgaches entendent bouger les choses et renforcer leurs effectifs, d'un côté, mais également engager plus de travailleurs dans leur cause, de l'autre.
" Il faut revitaliser les syndicats à Madagascar. Sur 1 200 personnels, l'on ne dépasse pas une centaine de travailleurs actifs syndicalement ". Ce sont là les propos de Rémi Boutoudi, président de la conférence des travailleurs de Madagascar (CTM) pour faire état de la situation de la vie syndicale dans la Grande île. Selon les explications de ce syndicaliste, cette situation s'explique par la question de " mentalité ". " Bon nombre de travailleurs pensent comme suit : même s'il n'est pas actif et membre d'un syndicat, quelqu'un d'autre se battra pour lui, pour ses droits. Et cela lui suffit amplement, étant donné que ce sont les autres qui vont travailler à sa place ", note notre interlocuteur. Ce qui affaiblit les initiatives et mouvements syndicaux auprès des entreprises. L'entretien avec le président de la confédération des travailleurs de Madagascar a permis de savoir que le taux de syndicalisation ne " dépasse pas les 10% ".
Changer la donne
Ce serait le leitmotiv des syndicats malgaches. Pour ce faire, " il faudrait revitaliser la vie syndicale malgache ", précise Rémi Boutoudi. Avant de renchérir que " cela repose sur quatre axes principaux dont le premier est le renforcement de l'adhésion des nouveaux membres. Rémi Boutoudi note, pour ce premier axe, l'importance d'impliquer les nouveaux adhérents afin qu'ils soient engagés et actifs. " Il ne faut pas qu'ils adhèrent simplement à un syndicat, disposent de leur carte et n'agissent pas pour jouir de leur droit ", interpelle notre source. Le second axe quant à lui correspond au renforcement de la cohésion des membres. Selon lui, " il faut qu'il y ait une unité d'action. Les syndicats devraient parler et agir d'une seule et unique voix ". L'amélioration de la gouvernance interne des syndicats, qui consiste au respect et à la promotion de l'équité, de la transparence et la priorisation des intérêts communs, s'ajoutent aux deux premiers axes. Pour conclure, Rémi Boutoudi suggère la promotion et l'instauration du dialogue social.