Dans la vision de contrer la recrudescence des hostilités et l'insécurité qui prévaut actuellement dans la région orientale, opposant la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, un mini-sommet portant sur la paix et la sécurité s'est tenu le 23 novembre à Luanda, en République d'Angola.
La rencontre stratégique et de haut niveau constituait l'une des instructions clés issues de la 16e session extraordinaire de l'assemblée des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, tenue le 28 mai dernier à Malabo, en Guinée équatoriale. Elle avait pour objectif principal d'établir un calendrier de mise en œuvre des actions prioritaires, en vue de la cessation des hostilités et du retrait immédiat du M23 des localités congolaises occupées. La rencontre était aussi une invitation du président de la République d'Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço.
Se félicitant des résultats des initiatives prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, à savoir l'opérationnalisation du mécanisme ad-hoc de vérification du 9 novembre et du déploiement des troupes de la Force régionale de l'EAC dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu en RDC, les chefs d'Etat ont résolu de rétablir la paix entre les deux Etats en conflit. Pour ce faire, ils ont émis plusieurs recommandations et déploré plusieurs faits, notamment la situation sécuritaire dans la région de l'Est de la RDC, l'aggravation de l'insécurité et les actions militaires persistantes du M23, l'acquisition par le M23 d'armes et d'autres moyens de plus en plus sophistiqués pour mener des attaques contre les Forces armées de la RDC (Fardc) et la persistance des forces négatives et terroristes dans l'Est de la RDC, qui constitue une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région.
Au terme des travaux, les participants ont recommandé la cessation des hostilités et des attaques entre M23, les Fardc et la Monusco à partir de ce 25 novembre, le respect total des exigences des communiqués des conclaves des chefs d'État de l'EAC du 21 avril et du 20 juin, notamment en ce qui concerne le processus de Nairobi, de la feuille de route de Luanda du 6 juillet et des conclusions de l'assemblée extraordinaire de la réunion des
chefs d'état-major général des forces armées de l'EAC tenue le 28 novembre à Bujumbura, la poursuite du déploiement complet de la force régionale de l'EAC, le retrait du M23 des zones occupées et le retour à leurs positions initiales à Sabinio côté RDC, sous le contrôle des Fardc, sans oublier la création d'une zone tampon avec l'appui de la Monusco, du Mécanisme de vérification ad hoc et de la Force régionale de l'EAC, comme prévu dans le cadre de la éunion des chefs d'état-major général de l'EAC.
" Nous recommandons le cessation de tout soutien politico-militaire au M23 et à tous les autres groupes armés locaux et étrangers opérant dans l'Est de la RDC. Les FDLR-Foca, RED-Tamara, ADF et les autres groupes armés opérant sur le territoire congolais doivent immédiatement déposer les armes et entamer leur rapatriement inconditionnel conformément aux termes du Processus de Nairobi, avec le soutien de la Monusco, du Mécanisme ad hoc de vérification et de la Force régionale EAC ", ont-ils conclu. Ils ont exigé l'accélération de la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation en cours en RDC. Ils se sont aussi convenus de se retrouver prochainement à Bujumbura pour évaluer la mise en œuvre des conclusions des résolutions et recommandations du mini-sommet de Luanda.
Notons que cette réunion a connu la participation active du Burundi, également président en exercice de la Communauté de l'Afrique de l'est (EAC); de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo; de l'ancien président du Kenya, Uhuru Muigai Kenyatta; et de deux facilitateurs désignés par l'EAC pour la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi.