Congo-Brazzaville: Les immortelles chansons d'Afrique - " Bolingo na kozonga " de Michel Boyibanda

Boyibanda Michel est un astre qui a illuminé la galaxie musicale africaine. Grâce à sa voix suave, des titres savamment réussis, il a fini par égayer plusieurs générations. " Bolingo na kozonga ", sa chanson, occupe une place de choix dans le patrimoine immatériel congolais.

Paru en 1978 au sein de l'orchestre Bantous de la capitale, sous le label Fiesta, " Bolingo na kozonga ", disque de 33 tours de six titres dont la référence est 360 118 a connu un succès considérable. Comme nous l'expliquait Simon Mangouani, l'un des interprètes de ce morceau : " Alors que nous allions en studio pour l'enregistrement de la chanson "Bolingo na kozonga", Michel Boyibanda décida de quitter l'orchestre Bantous qu'il venait de réintégrer et sortira une autre version sous le titre de "Miso na nzela". Cette deuxième version a vu le jour à Kinshasa sous les auspices du label Emmbo en format 45 tours référencé EM 002. Sur ce disque, il est inscrit orchestre Les trois frères.

" Bolilingo na kozonga " met en lumière les sentiments qu'éprouve une femme séparée de son mari à cause du voyage. Des expressions comme "Motema ekobeta", c'est-à-dire mon cœur est troublé; "Mokolo nini okozongo", ou quel jour reviendras-tu? "Ngai awa se kolela", autrement dit Je ne fais que pleurer, en disent mieux. Dans cette aubade, Simon Mangouani, Fely Bwanga et Lambert Kabako sont au chant, Gerry à la guitare solo, Ntaloulou à la basse, Mascott à la rytmique. D'autres musiciens ont participé à cet album à l'instar de Jean Ngoumba, alias John tamponné Bango, à la rythmique, Nino, Essous et Jean Saidou aux saxophones, Kabongo Wetu à la trompette, Pandi et Du Pool aux percussions, Rickky Siméon à la batterie. Pendant la veillée mortuaire et les obsèques de ce dernier, " Bolingo na kozonga " souleva une vague d'émotion dans le cœur du public au point où la chanson prit une autre connotation. Celle d'un voyage vers l'au-delà : " Nakolata mokuya mama ", entendez par là " je vais me revêtir d'un voile de deuil ".

%

Surnommé Vieux Bobo, ou encore Michot, Michel Boyibanda naquit le 22 février 1940 à Makouango, dans la Sangha, en République du Congo. En novembre 1958, il crée avec Franklin Boukaka et Jean Mukuna le Negro Band. En 1963, il intègre Les Bantous de la capitale. En 1964, il est dans l'Ok Jazz jusqu'en 1968, période où il s'en ira avec quelques membres de cet ensemble pour la création de l'orchestre Révolution. Il va réintégrer l'Ok Jazz l'année d'après jusqu'en 1977 après avoir fait partie de l'Orchestre national du Zaïre pour participer au Festac 77, au Nigeria. La même année, il rejoint Les Bantous de la capitale pendant un laps de temps avant de fonder, avec Youlou Mabiala et Loko Massengo, l'orchestre Les trois frères en 1978. Après cela, il va fonder avec Loko Massengo l'orchestre Rumbayas avant de monter l'orchestre Ebuka système. En juin 2010, avec Max Masengo, il a exhumé le Negro band pour une courte durée. Auteur-compositeur et chanteur de talent, Vieux Bobo a embelli par l'élégance de sa voix plusieurs chansons d'autres artistes. Depuis, son état de santé ne fait que se dégrader.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.