Madagascar: Portrait - Bahoejy et Levelo, les papes du " baoejy "

Bahoejy et Levelo, alias Ndaty, deux patrimoines vivants de la musique du terroir malgache. Ce duo d'Ambodimandresy, dans la région Sofia, a fondé un mouvement culturel qui allait traverser les mers. Son représentant national, le plus connu est le maestro fils d'Antsohihy, Tianjama, " Hody izaho maraina ", " Andeha Ambanja "...

À l'international, c'est Baba Lereo ou Baba de Madagascar avec ses titres comme " Bahoejy ", " Lereo " et d'autres encore. Dans ces rares reportages sur la musique malgache des latérites, " Baoejy, dihin'i Bahoejy " (2014) de l'association Tiasary, une scène marque toutes les séquences, quand Bahoejy montre sa carte d'identité, c'est son vrai nom.

Quant à Ndaty, raccourci nominatif souvent donné aux originaires du Sud de Madagascar, dans le civil il se nomme Levelo. Ils se sont tous deux associés pour fonder dans les années avant " électro " ('50/'60), une musique/danse dénommée " Baoejy ". Pour ce faire, un accordéon, l'instrument de base, un tambour.

" Nous allons dans les champs de mon frère, et j'avais pour partenaire les feuilles d'un tronc de bananier. Il nous regardait tout en s'esclaffant que nous étions des fous ", raconte Bahoejy dans le documentaire. Quand les techniques étaient au point, Bahoejy et Ndaty ont décidé d'appeler des demoiselles du village pour partenaire de chorégraphie.

Levelo était alors un parolier et musicien génial. " Andeha Ambanja ", devenue une chanson culte et maintes fois reprise par les stars locales et nationales, est de son cru. De son côté, Bahoejy cherchait toujours à améliorer les mouvements, cinq, six jusqu'à plus d'une quinzaine. Le feu de la jeunesse aidant, " nous n'allions plus travailler, on ne pensait qu'à danser ", se souvient Bahoejy.

%

La renommée du duo se propage alors dans la région. Les premières performances à Antsohihy, les notables qui veulent animer leur village, " Bal manjôfo ", " Sôma davôla-mazava "... Le nom " baoejy " a fini par devenir un mouvement artistique dans la région. Les jeunes se l'approprient dans leur langage, même les " dahalo " intégraient ce mot dans leur code...

" J'ai arrêté quand un jour on m'a demandé de me déplacer, mais on n'a reçu aucun salaire ", regrette Ndaty. L'arrivée de l'" électro ", l'électricité et ses nouvelles technologies, a aussi fini d'achever la gloire des deux fondateurs d'un des grands mouvements culturels malgaches, le " Baoejy ", la danse a été inspirée du swing.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.