Congo-Kinshasa: L'Est de la RDC est en train de partir sous nos yeux !

communiqué de presse

*Dans le cadre de l'accord signé avec les pays de l'EAC (Eastern Africa Community), les troupes kenyanes viennent déjà se déployer dans le territoire de Rutshuru. Bunagana est toujours occupé par les troupes rwandaises, sous le couvert du M23. Les troupes ougandaises sont déjà présentes sur notre sol dans le cadre de la " mutualisation des forces " devant combattre les ADF. Les troupes burundaises sont également sur notre sol ; soit disant pour combattre les rebelles burundais qui y auraient installé leur base arrière.

Positionnée en snipper, la MONUSCO, avec ses troupes, dont l'effectif réel est inconnu des autorités congolaises, son armement sophistiqué, sa logistique moderne (drones, satellites, systèmes d'écoutes, etc.), ainsi que ses moyens financiers quasi illimités, met à la disposition de ces pays de l'EAC tout ce dont ils ont besoin pour s'installer durablement dans l'Est de notre pays ; d'autant plus que nous leur avons, le plus officiellement du monde, ouvert la porte en faisant adhérer, trop imprudemment, notre pays dans cette communauté ennemie. Faut-il le rappeler, la base logistique de cette MONUSCO n'est pas en RDC ; mais à Entebe, en Ouganda.

Comme tout observateur attentif a pu s'en apercevoir, l'Ouganda a accueilli récemment des milliers de soldats afghans formés et armés par les Etats-Unis, camouflés sous le terme " réfugiés ". Ces commandos ne sont pas entrés dans le pays de l'oncle Sam, ni en Europe. Ce sont des supplétifs susceptibles d'être déployés à n'importe quel front. D'autres " réfugiés " sont casernés au Rwanda, en stand-by.

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Il faut se rappeler également le rôle négatif joué par la MINUAR au Rwanda en 1994. De même qu'il ne faut pas perdre de vue que c'était au moment où les négociations d'Arusha venaient d'aboutir que le Président Habyarimana a été cyniquement assassiné avec la complicité des Etats-Unis et de la MINUAR (équivalent de la MONUSCO).

Dans une stratégie bien agencée, manifestement avec le soutien des puissances occidentales, le Rwanda a acquis 120 hectares à Maloukou, au Congo-Brazzaville, juste de l'autre côté du Fleuve Congo. Le régime de Kagame a également acquis 12.000 km2 en Centrafrique, non loin du territoire congolais de Libenge, dans le Sud Ubangi.

Que ce soit dans le cas du Congo Brazzaville, ou celui de la Centrafrique, ni le gouvernement congolais, ni le Parlement, moins encore la Présidence de la République n'ont émis la moindre protestation officielle audible.

Les ambassadeurs du Congo et de la République centrafricaine n'ont jamais été convoqués au Ministère des Affaires Etrangères pour fournir des explications sur ces actes malveillants. Et aucune délégation parlementaire congolaise ne s'est jamais rendue à Brazzaville dans le cadre de la diplomatie parlementaire en vue d'exprimer une quelconque désapprobation de notre pays.

Pendant ce temps, la " feuille de route " de Luanda empêche les FARDC de contre-attaquer pour chasser les Rwandais de Bunagana. Le 16 novembre prochain, d'autres accords vont sans doute encore être signés à Nairobi à l'issue de ce nième dialogue qui devrait être facilité par l'ancien Président kenyan, Uhuru Kenyatta, l'homme des Américains ; ces mêmes Américains qui sont derrière le Rwanda, l'Ouganda, et la MONUSCO.

L'Est de la RDC est en train de partir sous nos yeux ; car nos FARDC seront contenues dans leur action par la présence de cinq armées étrangères, l'armée kenyane ayant annoncé officiellement qu'elle est venue pour s'interposer et protéger l'aéroport de Goma. Elle n'aurait pas une mission offensive.

Comment, dans ces conditions, ne pas accuser ceux qui animent nos institutions de léthargie fatale, voire de complicité ; tant il est vrai qu'ils ne peuvent pas ignorer ce qui se passent en direct sous leurs yeux.

Pour créer l'illusion et calmer la colère des Congolais, l'on envoie deux avions de chasse Soukoy 25 ; sans doute " pour attaquer les avions de chasse ou les chars de combat du M3 ".

Sans doute pour faire croire à une contre-attaque foudroyante, et ainsi maîtriser la colère de la population, un appel a été lancé à la mobilisation de la jeunesse congolaise à se mettre sous le drapeau. S'il est vrai que c'est une très bonne chose en soi, combien de temps faudra-t-il à ces jeunes pour être prêts au combat, alors que les troupes de l'EAC sont déjà en train de se déployer dans l'Est de notre pays ?

Les partis politiques congolais, tout comme la société civile, sont eux aussi dans une léthargie déconcertante. Ils donnent l'impression de ne pas appréhender la gravité de la situation, de ne pas se rendre compte du coup fourré ourdi contre notre mère-patrie par les puissances occidentales et leurs multinationales visant la balkanisation de notre pays, coup fourré qui est manifestement dans sa phase finale. Dans certaines capitales anglophones, on parle même déjà de l'" Eastern Congo " et du " Congo-Zaïre " comme deux pays distincts.

Dans les conditions actuelles, la seule solution qui vaille, si nous voulons encore sauver notre pays dans l'intégralité de ses frontières héritées de la colonisation, c'est de créer les conditions de la dissuasion :

Désigner un Premier Ministre militaire, qui formera un gouvernement de guerre ;

Faire entrer au nouveau gouvernement trois à cinq militaires ;

Déployer au moins 30.000 militaires en Ituri et au Nord/Kivu ;

Annuler la participation de la RDC aux négociations de Nairobi du 16 novembre prochain ;

Dénoncer les accords-pièges de Luanda ;

Sortir la RDC de l'EAC ;

Organiser une marche populaire de colère d'au moins 1 million de citoyens à Kinshasa dans les tout prochains jours.

Fait à Kinshasa, le 11 novembre 2022

Corneille Mulumba

Membre co-fondateur de l'UDPS

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