Gabon: Élections générales - Tensions autour de l'architecture électorale qui se met en place

Au Gabon, à moins d'un an d'élections générales et notamment présidentielle très attendues, l'architecture électorale se met en place. Révision des listes électorales, nouveau Centre gabonais des élections, réformes, beaucoup de dossiers sont sur la table ce qui n'est pas sans créer déjà certaines tensions entre pouvoir et opposition.

La révision de la liste électorale va démarrer d'un jour à l'autre, notamment avec la formation des agents. Le ministère de l'Intérieur a écrit à tous les gouverneurs afin de réserver des salles pour ce processus qui s'étendra à la diaspora.

Ce lancement a mis en rage l'opposition, qui accuse le pouvoir d'ignorer depuis des mois ses propositions pour une grande réforme électorale, refonte qui devait légalement être entérinée avant la fin de l'année.

Or si le gouvernement n'écarte pas le dialogue, ce projet n'aboutira pas, selon une source au ministère de l'Intérieur. " Il fallait s'y prendre bien plus tôt. Pour une telle réforme il faut des assises, des négociations, le président Bongo en arbitre et la Cour constitutionnelle pour valider. C'est irréaliste ", confie cet interlocuteur.

Ensuite, la mise en place d'une nouvelle carte d'identité biométrique devrait démarrer en même temps que la révision des listes. Des négociations avec le groupe français Thalès sont en cours, confie-t-on au ministère.

Enfin, pouvoir et opposition planchent sur la formation d'un nouveau Centre gabonais des élections, institution-clé chargée d'organiser les scrutins 2023. Chaque camp examine des profils de candidats qui seront négociés en commission paritaire ad hoc. Le ministère de l'Intérieur a rédigé l'arrêté créant cette commission et " il sera validé sous peu ", indique une source officielle.

Le profil du président du nouveau CGE sera essentiel. " Il faut un technocrate, un haut cadre compétent avec une grande expérience dans la gestion administrative. Quelqu'un qui soit indépendant d'esprit ", confie un responsable du parti présidentiel PDG. " Si le processus est transparent, les parties devraient s'entendre sur la bonne personne ", dit-il.

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