Berlin veut continuer à aider le Mali malgré l'annonce du retrait progressif des troupes allemandes déployées au sein de la Minusma. Analyse.
L'Allemagne est l'un des premiers pays partenaires du Mali en matière d'aide au développement. Même si Berlin a décidé de quitter militairement le pays, la position allemande reste inchangée sur le soutien à l'Etat malien, notamment pour ne pas abandonner la place à l'influence russe.
L'Allemagne est actuellement l'un des plus gros contributeurs de la Minusma avec 1.400 hommes. Donc son départ, programmé à partir de l'été prochain et qui va s'étaler jusqu'en mai 2024, va laisser un vide sur le terrain.
Toutefois, l'Etat allemand prend à son compte 6% du budget de la mission de l'Onu dans le pays et compte poursuivre ce soutien financier.
Le gouvernement du chancelier Olaf Scholz laisse ainsi entendre qu'il continuera d'œuvrer pour la stabilisation du Mali auprès de la Minusma, même après le départ définitif des troupes allemandes.
La question sera d'ailleurs débattue lors de la visite de Christine Lambrecht, la ministre allemande de la défense, le 8 décembre prochain au Mali.
Pas de soldats, mais des moyens financiers
L'engagement de Berlin sera aussi maintenu dans le domaine de l'aide au développement et de l'aide humanitaire.
A l'inverse de la France qui a annoncé la suspension de son aide au développement, l'Allemagne souhaite maintenir sa présence et annonce le déblocage de près de 2.000 milliards de francs CFA en 2023 pour assister les couches les plus vulnérables de la population.
Un montant multiplié par 20 dans ce domaine au Mali depuis 2012.
Premier pays à reconnaitre l'indépendance du Mali en 1960, l'Allemagne compte donc poursuivre son appui dans les domaines de l'agriculture, de l'eau, de l'assainissement, de la décentralisation ou encore pour ce qui concerne la culture avec un budget de sept milliards de francs CFA.
La culture serait en effet, selon Berlin, un maillon essentiel pour la stabilisation et le retour de la paix au Mali.