Madagascar: MIDIRAMA - Multiplication des tensions sociopolitiques

C'est une véritable tempête sociopolitique qui s'est levée après la convocation de la directrice exécutive de Transparency International Madagascar, Ketakandriana Rafitoson et de Dominique Rakotomalala, son PCA à la police économique.

Les réactions se sont enchaînées avant-hier et ont inondé les réseaux sociaux. Mais l'affaire a pris une dimension internationale après les interventions de certaines chancelleries à Madagascar qui " s'opposent à toute action susceptible de miner la lutte pour la transparence, la redevabilité et la liberté d'expression ".

Amnesty International et la branche internationale de Transparency n'ont pas été en reste. Les membres de différentes associations de la société civile sont venus soutenir les prévenus au tribunal d'Anosy avant leur déferrement au parquet qui n'a finalement pas eu lieu. Les leaders de l'opposition, à l'instar de l'ancien président Marc Ravalomanana et du SG du parti HVM, Rivo Rakotovao n'ont, eux aussi, pas été en reste.

La plainte déposée par le groupement des exportateurs de litchis pour diffamation à l'encontre de TI-Madagascar n'a pas été retirée et l'épée de Damoclès est toujours suspendue sur la tête de Ketakandriana et de Dominique Rakotomalala. Mais la communauté internationale et l'opinion malgache vont suivre de près le déroulement des poursuites qui seront engagées. La semaine a été riche en événements tout aussi médiatiques.

L'attaque en règle menée par l'intersyndicale de la Jirama à l'encontre du ministre de l'Énergie et des Hydrocarbures a défrayé la chronique et n'a débouché pour l'instant sur aucun changement à la tête de la société d'État. Elle survient au moment où les délestages battent leur plein. Elles trouvent aussi leur origine dans la décision prise par le ministre de procéder à l'évaluation de plusieurs directeurs de la Jirama. Toutes ces péripéties ont failli occulter la présentation de la LFI 2023 à l'Assemblée nationale.

Les remarques de certains députés de l'opposition sur le retard de son dépôt au bureau de la Chambre basse ont été réfutées par la ministre des Finances et si rien ne vient perturber le déroulement du programme établi, l'adoption de la LFI aura lieu incessamment. Notre tour d'horizon de l'actualité de la semaine à Madagascar ne serait pas complet si nous n'évoquions pas la légère remontée du nombre de contaminations à la Covid-19 qui a alerté les autorités sanitaires et qui les a poussées à renouveler les recommandations de prudence au public.

Sur le plan international, c'est toujours l'évolution de la situation sur le front russo-ukrainien qui retient l'attention de tous les médias. Le repli des forces russes repoussées par l'armée ukrainienne a entraîné une baisse du moral des conscrits au sein des unités envoyées au front. On commence à sentir une certaine lassitude au sein de l'opinion comme en témoignent les vidéos postées sur les réseaux sociaux. Néanmoins, les analystes affirment que le peuple russe manifeste encore son soutien à Vladimir Poutine. Son état-major a décidé d'intensifier les bombardements sur les villes ukrainiennes. La population des grandes villes est en train de subir les conséquences de ces frappes car elle est privée d'eau et d'électricité.

Les Malgaches commencent à s'interroger sur leur avenir qui est de plus en plus incertain. Les tensions sociopolitiques qui se multiplient les amènent à penser que les temps à venir ne seront pas de tout repos et que le risque de voir des troubles surgir n'est pas à écarter. La Coupe du monde et ses matches, même s'ils ne sont pas tous retransmis, sont la soupape qui permet d'évacuer ce stress de plus en plus grand.

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