" Quand nous appelons les responsables, soit ils ne décrochent pas, soit ils disent qu'ils n'ont pas de carburant pour intervenir, soit ils doivent attendre leurs supérieurs à Antananarivo pour signer l'autorisation de sortir les armes ". Les élus de Morondava haussent le ton face à la recrudescence de l'insécurité dans la Région Menabe.
Le député de Morondava Tsiliva Christophe Didiot et des maires élus au niveau de quelques communes dudit district ont convoqué la presse hier pour interpeller publiquement le président Andry Rajoelina. L'insécurité règne dans cette localité depuis plusieurs mois mais jusqu'ici, la stratégie mise en place par les forces de l'ordre semble inefficace.
Les attaques des dahalo, les vols et les kidnappings d'albinos, les meurtres, les vols de bovidés et les attaques à main armée sont devenus monnaie courante. D'où cette interpellation adressée au Chef de l'Etat. " Ou est-ce qu'on veut amener ce pays ", se demande Tsiliva qui, pourtant est un député élu sous les couleurs de la plateforme pro-régime. En tout cas, ce message reflète la frustration engendrée par cette situation d'insécurité alarmante. " Morondava a besoin de solutions en urgence ", a-t-il martelé.
Tsiliva demande aussi des explications de la part des responsables des Forces de l'ordre. D'ailleurs, les élus de Morondava dénoncent le manque d'efficacité et surtout la lenteur de la prise de décision de ces derniers. D'où cette interpellation adressée directement au président Andry Rajoelina. La question est maintenant de savoir si cet énième appel d'urgence sera finalement pris en considération.
Depuis quelques mois, les natifs du Menabe n'ont cessé de lancer des appels au secours face à l'insécurité et au délestage qui sévissent dans cette région mais pour l'heure, aucune solution concrète n'a été apportée. Il convient aussi de noter que cette situation d'insécurité grandissante dans la région Menabe commence à avoir des récupérations politiques.