Alors qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu le 2 novembre dernier visant à mettre fin à la guerre au nord du pays, l'aide humanitaire a commencé à arriver dans la région du Tigré. Mais dans ce conflit qui dure, elle a décidé de faire passer le message lors d'une exposition qu'elle a présenté à Nairobi, au Kenya.
Accompagnée d'illustrations, l'exposition présente des témoignages de survivantes de violences sexuelles en Éthiopie. Sosina, 21 ans, a été violée par un soldat érythréen. Bennet, 37 ans, a, elle, été violée par des soldats du TPLF à son domicile. " Il y a eu des violences sexuelles dès le début du conflit et commises par toutes les parties prenantes ", explique Fisseha Tekle, chercheur au sein d'Amnesty International.
Dans cette exposition, Amnesty International appelle à plus de justice en Éthiopie et ne dénonce pas " seulement des cas de viols ". " Dans certains cas, c'était presque de l'esclavage sexuel. Les victimes étaient détenues pendant de longues périodes. Ces violences ont aussi été accompagnées d'une brutalité extrême avec des coups ou des insultes. Ce qu'on a vu peut correspondre à des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ", ajoute M. Tekle.
L'ONG appelle donc les autorités éthiopiennes à coopérer avec l'Union africaine et l'ONU pour rendre justice aux victimes car " le processus de justice est important pour la réconciliation. Au final, ces populations vont devoir vivre ensemble ", analyse Fatuma Ahmed Ali, professeure en relations internationales. Et d'ajouter : " D'autant que le viol est une arme qui a des répercussions au long terme sur la société. Des femmes tombent enceinte ou peuvent avoir des infections. Il y a aussi les conséquences psychologiques ".
L'ONU aussi a déjà alerté sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les différents protagonistes du conflit en Éthiopie.
L'exposition est pour l'instant accessible en ligne, mais elle sera aussi exposée à Londres les 28 et 29 novembre.