Afrique: Coupe du monde 2022 - Le Ghanéen Otto Addo, sélectionneur en apprentissage accéléré

Otto Addo, le sélectionneur de l'équipe du Ghana, a fait l'objet de critiques, suite à ses choix tactiques face au Portugal (défaite 3-2) et à ses déclarations sur l'arbitrage après cette rencontre. Pour le technicien ghanéen, qui n'avait jamais été entraîneur principal avant février dernier, cette Coupe du monde 2022 est d'une certaine manière un apprentissage en accéléré.

" Peut-être que je peux saisir cette occasion pour m'excuser si j'ai été un peu dur. Mais j'étais assez ému après le match contre le Portugal. " Otto Addo a en partie fait amende honorable, ce 27 novembre à Doha, à la veille d'un match crucial pour le Ghana face à la Corée du Sud, et ce trois jours après s'être amèrement plaint d'un penalty accordé à Cristiano Ronaldo [1]. " C'est du passé. C'est fini. Nous ne pouvons rien n'y changer. Toute personne présente sur le terrain est humaine et fait des erreurs. Je fais des erreurs aussi ", assume-t-il en conférence de presse.

Assumer, c'est le travail de cet ex-défenseur qui a porté les couleurs du Ghana lors de la Coupe d'Afrique des nations 2000 et lors de la Coupe du monde 2006. Un job que l'intéressé découvre toutefois en accéléré, malgré ses expériences passées en tant que joueur puis en tant que coach assistant. En effet, avant d'assurer l'intérim à la tête des Black Stars en février dernier et de les qualifier pour cette Coupe du monde 2022, jamais celui qui est né en Allemagne n'avait été entraîneur principal d'une telle équipe. " Oubliez la Coupe du monde et oubliez tout le reste : il s'agit d'apprendre constamment, se défend-il toutefois. Et ce n'est pas vrai que pour moi, mais pour tout le monde. Et si tout le monde pense de cette façon, nous grandirons ensemble ".

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" Quand tu fais quelque chose et que ça marche, tu es un génie "

Il n'empêche, l'ancien pensionnaire du Borussia Dortmund - club pour lequel il a ensuite été recruteur - a eu le droit à son lot de critiques de la part d'une partie de la presse ghanéenne, à l'issue de la défaite 3-2 face aux Portugais. Lui ait notamment reproché d'avoir remplacé le capitaine André Ayew, alors que ce dernier venait d'égaliser et que le Ghana était alors en pleine réussite. D'autant que le Portugal a alors immédiatement repris l'avantage au score.

" Quand tu fais quelque chose et que ça marche, tu es un génie, tacle celui qui a également joué pour Hanovre, Hambourg et Mayence. C'est toujours pareil avec les médias, avec tout le respect que j'ai pour eux. Mais certains n'ont jamais joué au football, d'autres n'ont jamais fait le métier d'entraîneur. Un métier de coach, il faut vraiment être dedans pour bien comprendre beaucoup de choses. Certains d'entre eux ne comprennent pas ".

Pour le moment, le grand public semble encore soutenir le technicien. C'est en tout cas ce qu'assurent des journalistes ghanéens présents au Qatar. Et Otto Addo paraît recueillir l'adhésion de son groupe. " C'est un coach qui veut jouer, qui veut montrer à tout le monde qu'on est capable de jouer, même face à de grosses nations, expliquait à rfi.fr le jeune défenseur Alidu Seidu, avant le tournoi. Il veut qu'on en montre toujours davantage ".

Pour le sélectionneur de 47 ans, le talent n'a pas d'âge. " Pour moi, il ne s'agit pas de jeunes et de vieux. Il s'agit de bons joueurs et de joueurs pas si bons ", lance-t-il.

Otto Addo considère ainsi que ses protégés n'ont pas de complexes à nourrir vis-à-vis des Portugais, des Sud-Coréens et des Uruguayens, dans le groupe H du Mondial. " Pour nous, c'est très très important en tant qu'équipe d'apprendre comment on peut s'entraider afin de mieux défendre mais aussi savoir comment se créer davantage d'occasions, explique-t-il. Peut-être que pour le public, on perd. Mais pour nous, on ne perd jamais, on apprend. Et je suis content d'avoir une équipe qui a envie d'apprendre ". Si possible en gagnant contre la Corée du Sud, ce 28 novembre.

[1] " Quand quelqu'un marque dans cinq Coupes du monde, on ne peut que le féliciter, mais c'était vraiment un cadeau. Il n'y avait pas penalty, c'était une mauvaise décision. Je ne sais pas pourquoi la VAR n'est pas intervenue. C'est incroyable, peut-être qu'ils dormaient. "

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