Saperlipopette, pourquoi nait-on inachevé ! Si, à la naissance, on se mirait, pour sûr qu'on crierait, oh sacrilège ! Comment tous ceux qui s'affairent autour d'un nouveau-né peuvent-ils être aussi émerveillés ! C'est à n'y rien comprendre ! Le comble est qu'à mesure que l'on grandit, on s'affine, on s'embellit, mais inversement, l'extase que l'on suscitait à la naissance, elle, s'amoindrit, jusqu'à disparaitre.
La beauté d'un nourrisson réside dans sa vulnérabilité, son innocuité. Quels que soient ses traits, il est magnifique, pur ! Mais, au fur et à mesure qu'il grandit, que l'être humain acquiert des connaissances et de l'expérience, il perd cette innocence !
On peut s'apprécier certes, mais la méfiance prévaut. La société nous formate et nous en sommes tous devenus esclaves. Tout ce qui régit notre monde nous impose la docilité sous peine de devenir un proscrit.
Mais dans tout cet imbroglio, il y a, malgré tout, une trame qui reste toujours inachevée. Se font et se défont ainsi toutes les manigances et les pouvoirs. Il est donc bien innocent de croire que tout est éternel !