Au cours de sa visite, Piotr Hofmanski a rencontré les autorités et les victimes des différentes crises violentes que le pays a traversées depuis 2013.
La Cour pénale internationale recherche toujours activement le chef rebelle Nouredine Adam impliqué à l'époque dans les violences qui ont fait de nombreuses victimes. Ces dernières attendent beaucoup de la justice internationale et de cette visite de Piotr Hofmanski.
Avec le juge, elles ont parlé des souffrances endurées à travers les multiples crises politico-sécuritaires qui ont secoué le pays.
Il a aussi été question de Wagner, ces mercenaires russes régulièrement accusés de violences contre les civils en Centrafrique. Mais sur ce sujet, Piotr Hofmanski se veut très prudent.
"Je crois que c'est une question à laquelle il est difficile de répondre car les enquêtes sont en cours et menées par le bureau du procureur et moi en tant que juge, je ne peux pour l'instant me prononcer sur la question", insiste-t-il.
Le dossier de la LRA
Autre sujet sur lequel la Cour pénale internationale est aussi très attendue dans le pays : le dossier de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).
Car si elle a condamné Dominique Ogwen, l'ancien commandant du groupe cette année, la CPI recherche toujours activementJoseph Kony, le leader de ce sanguinaire groupe rebelle. Il aurait cette année pris contact avec les autorités centrafricaines, pour obtenir la nationalité du pays.
Mais, à la question de savoir si son cas a été évoqué avec les autorités centrafricaines, Piotr Hofmanski a botté en touche.
Indemnisation
En attendant, la CPI a fait le point sur l'indemnisation des victimes dans des dossiers qu'elle a déjà traités.
Dans le passé, de l'argent a été débloqué pour aider les personnes ayant subi un préjudice lié aux crimes commis couverts par la juridiction. Des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre notamment.
La directrice exécutive par intérim de ce fonds au profit des victimes, Franziska Eckelmans, espère qu'il continuera d'aider en Centrafrique.
Selon elle, "chaque année, il y a des nouveaux bénéficiaires qui deviennent parties de ce projet. Pour le moment, on s'est occupé de la souffrance de plus de 6 milles bénéficiaires dans ces 5 projets. On n'a pas une grosse somme d'argent investi dans ce projet et c'est un total de 2,5 euros investi dans le programme mais on espère continuer dans les prochaines années pour avoir plus de bénéficiaires qui peuvent être avec nous dans ce projet qui est un projet pour les victimes qui ont souffert des crimes qui font partie du statut de Rome, les crimes de guerre."
En attendant l'arrestation de Joseph Kony et Noureddine Adam, cette visite a le mérite de renforcer la coopération entre la Cour pénale internationale et la Cour Pénale Spéciale.