Le Togo est de nouveau en deuil. En effet, le pays pleure une dizaine de ses soldats tombés au cours d'une attaque perpétrée par des hommes armés à Tiwoli dans le Nord-Est, non loin de la frontière avec le Burkina Faso.
Peu avant, soit une semaine plus tôt, une autre attaque avait coûté la vie à six personnes à Kpinkankandi dans la même région des Savanes, placée sous état d'urgence jusqu'en mars prochain. Tous ces assauts meurtriers n'ont pas été revendiqués mais l'on sait que les éléments du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) écument la région et cela, depuis plus d'un an.
On sait pourtant que prenant toute la mesure de la situation et ce, afin d'empêcher l'infiltration des mouvements et combattants terroristes venus du Burkina, les autorités togolaises avaient déployé un grand nombre de soldats dans le cadre de l'opération " Koundjoare ". C'est dire s'il y a péril en la demeure. Car, tout se passe comme si le ver est dans le fruit si fait qu'il est difficile de l'en extirper. D'où la nécessité pour les autorités togolaises de travailler à apaiser les cœurs en trouvant une solution au problème politique auquel fait face le pays, et qui divise profondément la classe politique.
Le tout militaire n'est pas la solution au terrorisme
Car, comme on le sait, le microbe ne se développe qu'en terrain favorable. Face donc à l'ennemi commun, les Togolais doivent se donner la main s'ils veulent se donner les chances de sauver leur patrie menacée dans son existence. Cela dit, en plus de la libération des prisonniers politiques réclamée par la société civile, il faut mettre fin à la mal gouvernance qui crée un apartheid socio-économique avec d'un côté des milieux marginalisés et de l'autre, des nouveaux riches qui roulent carrosse.
Ne dit-on pas que le terrorisme se nourrit bien souvent des injustices sociales ? En tout cas, il ne faut pas se voiler la face. Le tout militaire, c'est connu, n'est pas la solution au terrorisme. Il peut certes permettre d'inverser le rapport de forces sur le terrain, mais il ne résout pas durablement le problème. D'autres pays avant le Togo, l'ont expérimenté avant de vite se raviser. Toutefois, on peut, sur le plan de la coopération sous-régionale, se féliciter de la mise en place annoncée par l'Initiative d'Accra, d'une force anti-terroriste.
Mais il revient à chaque Etat membre de ce regroupement, de développer des initiatives endogènes pour lutter contre la pauvreté en travaillant à renforcer le tissu social. C'est à ce prix, et seulement à ce prix, que l'on peut avoir raison de ces individus sans foi ni loi qui prennent du plaisir à se repaître du sang des innocents, et qui rêvent de faire du Sahel et du Golfe de Guinée, leur califat.