Le syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le syndicat libre de la magistrature (Sylima) commencent une grève ce mardi 29 novembre dans tout le Mali. La grève va durer cinq jours ouvrables. Les magistrats entendent par ce mouvement de débrayage notamment réclamer l'abandon d'un projet de loi destiné à favoriser, selon eux, une poignée de magistrats.
Le projet de loi controversé proroge l'âge de la retraite des magistrats de la Cour suprême. Le gouvernement malien justifie sa décision par le déficit de cadres au sein de cette institution de la République.
Côté syndicats, on répond officiellement que " le maintien dans l'illégalité d'une dizaine de personnes ne peut pas régler la problématique du déficit des ressources humaines à la Cour suprême ". En privé, des syndicalistes vont plus loin en soupçonnant le gouvernement malien de vouloir maintenir en fonction, des conseillers de la Cour suprême qui seraient proches du pouvoir exécutif. Pour pallier au manque de magistrats, la solution est simple selon les grévistes : il faut en recruter.
Paralysie du système judiciaire pendant une semaine
Avec ce débrayage, l'appareil judiciaire devrait être paralysé dans le pays. Malgré un service minimum, il sera impossible par exemple de tenir la plupart des procès prévus. Pas de sortie des prisons possibles, et les commissariats risquent d'être bondés de personne en garde à vue ne pouvant pas être présentées à un juge.
La rentrée judiciaire est prévue le 1er décembre. La cérémonie généralement présidée par le chef de l'État tombe en pleine grève et les magistrats maliens ont décidé de boycotter ce rendez-vous important.