Sénégal: Examen du budget du ministère de l'intérieur, sous fond de tension - L'assemblée "confine" DIOME

28 Novembre 2022

La plénière consacrée à l'examen du budget du ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique s'est terminée en queue de poisson hier, dimanche, à l'Assemblée nationale, du fait de la tension entre l'opposition (Pur) et le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar.

Le président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, excédé par la tournure des évènements et les suspensions de séance, a reporté l'examen du budget du ministère de l'Intérieur. Du coup, Antoine Félix Diome qui s'est entretemps épanché sur l'arrêt de la Cedeao relatif au parrainage comme la prochaine réforme de l'administration territoriale doit repasser ce jour, lundi.

Le vote du budget du ministère de l'Intérieur, chargé de la Sécurité publique, défendu par Antoine Félix Abdoulaye Diome, s'est fait sous haute tension. Déjà, l'ambiance était tendue tout au long des débats. La situation a dégénéré quand le député du département de Kaffrine a tenu des propos non appréciés par les députés du Pur. Ils visaient le guide des "Moustarchidines", Serigne Moustapha Sy. Face à cette tension, le président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a décidé de la suspension de séance d'une demi-heure ; finalement, elle a été plus longue que prévue, durant presque deux heures.

A la reprise, le président de l'Assemblée nationale, rappelant le Règlement intérieur de l'institution, prévu en pareille situation, a soulevé la colère des opposants ; ce qui a encore bloqué les travaux. Les députés de l'opposition lui rapprochaient d'avoir laissé perdurer ce tempérament délétère, pour n'avoir pas appliqué le Règlement intérieur plutôt.

La séance sera encore suspendue par le président Amadou Mame Diop, qui a quitté la salle. A signaler que plusieurs interpellations des députés du Pur ont porté sur la sécurité du responsable moral des "Moustarchidines" qui serait victime, selon eux, d'acharnement de la part des pouvoirs publics. Pour cette année, les travaux des plénières se déroulent à l'Assemblée nationale sous forte surveillance sécuritaire. Le dispositif de la Gendarmerie nationale est composé de plusieurs éléments, en plus d'un nombre important de véhicules stationnés dans le parking.

DECISION DE LA CEDEAO SUR LE PARRAINAGE

L'avis d'Antoine Diome

Pour Antoine Félix Abdoulaye Diome, ministre de l'Intérieur, chargé de l'organisation des élections, l'arrêt rendu par la Cour de justice de la CEDEAO n'a pas requis la suppression du parrainage. Répondant à l'interpellation des députés hier, dimanche, lors du vote du budget de son département, il a expliqué que cette Cour a plutôt demandé la revue de ses modalités de mise en œuvre. Antoine Diome a aussi rappelé aux parlementaires que, dans le cadre de la Commission politique du dialogue national, les acteurs politiques avaient pris part aux travaux d'élaboration du nouveau Code électoral. Ils ont, à cette occasion, décidé souverainement de maintenir le système de parrainage, mais en excluant son application aux dernières élections territoriales. Maintenant, dit-il, si les acteurs politiques décident de l'enlever, il est toujours possible d'engager des discussions.

RÉMUNÉRATION DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ

Plus de 107 milliards de masse salariale, en 2023

La masse salariale des Forces de défense et de sécurité va passer, en 2023, à 107.900.000.000 F CFA. Selon le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, elle était à 68.700.000.000 en 2022. La hausse est due au fait qu'à l'image des travailleurs de l'administration, les Forces de défense et de sécurité ont vu leur salaire augmenter. Toujours concernant les Forces de défense et de sécurité, Antoine Diome a récusé l'existence de nervis. Il constate, au contraire, parfois des Policiers en civil dans l'exercice de leur fonction.

Pour la sécurité publique, les fonds dédiés sont évalués à 138.821.542.020 F CFA en autorisation d'engagement et à 103.682.572.353 F CFA en crédit de paiement. Le budget global du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique est arrêté à la somme de 310.847.702.659 F CFA en autorisations d'engagement et 180.246.552.326 en crédit de paiement. Cependant, ce budget n'a pas été voté hier dimanche à cause d'un incident qui a conduit au blocage des travaux, par l'opposition.

JUGEE OBSOLETE

L'Etat annonce une réforme de l'administration territoriale

Pour un service public adapté, efficace et performant, l'Etat va engager la réforme de l'Administration, courant 2023 ; ce après plus de 50 ans d'actions. L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome qui a, par la même occasion, décliné les grands axes de la politique sécuritaire de son département pour l'année 2023.

En cours de l'année 2023, l'accent sera mis sur l'intensification des campagnes de lutte contre les noyades dans les zones de baignade et des traversées par embarcations, le contrôle des bâtiments d'habitation, des établissements recevant du public, des bâtiments classés, la mise en place d'une politique de sécurité civile de proximité et la densification du maillage du territoire national par l'implantation de nouvelles casernes de Sapeurs-pompiers, entre autres. C'est le ministre de l'Intérieur qui a décliné ainsi les priorités de son département pour une administration performante et en matière de sécurité publique, pour l'année 2023.

Antoine Diome a aussi dit que son département poursuivra, en 2023, les efforts entamés depuis 2021 pour permettre à l'administration territoriale d'améliorer le service rendu aux usagers. Mieux révèle-t-il, le chef de l'Etat a également donné l'ordre d'enclencher la réflexion, avec les acteurs territoriaux, pour la réforme de l'administration territoriale, après cinquante ans d'action.

LES ASP BIENTOT REGIS PAR CORPS SPECIAL

Parlant de l'Agence nationale de la sécurité de proximité (Asp), Antoine Felix Diome, a informé qu'une instruction a été donnée pour créer un Corps spécial dédié à ce type d'agents, afin d'améliorer leur condition de travail. Sur la gouvernance électorale, Antoine Diome a dit que son département compte préparer la tenue de l'élection présidentielle en début 2024. La Direction générale des élections (Dge) organisera une révision exceptionnelle des listes électorales en 2023, alors que la Direction de l'autonomisation du fichier (Daf) se chargera de la production de nouvelles Cartes nationales d'identité.

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