Le président de SOS consommateurs, Me Massokhna Kane désarme le directeur du commerce intérieur, Oumar Diallo qui menace de mener la vie dure à tout commerçant qui refuserait d'appliquer les prix arrêtés par la non vente ou alors par la rétention de stocks.
Il est interdit de vendre à perte, c'est-à-dire de revendre un produit moins cher que ce qu'il a coûté, dit la loi. Sur ce principe de légalité, le président de SOS consommateurs, Me Massokhna Kane semble tenir le bon bout pour désarmer le directeur du Commerce intérieur Oumar Diallo qui a brandi, hier dimanche, entre autres mesures contre les désobéissants : la saisie de produits concernés, la vente aux enchères desdits produits, les sanctions pécuniaires allant de 50 000 à 50 000 000 FCFA et le transfèrement de dossiers auprès du procureur de la République.
Face à ces menaces, Me Massokhna Kane dira. " L'Etat ne fait que des erreurs ", avant de convoquer la loi en ces termes : " On ne pas obliger un commerçant à vendre à perte ". Il ajoute : " Ce n'est pas possible. Il faut se mettre à leur place pour apprécier la mesure ". Ce qu'il faut réellement faire dans de pareille situation, semble dire Me Kane ; " c'est de s'assoir autour d'une table et harmoniser les positions ". Même si, reconnait-t-il encore " des concertations ont été tenues ", mais il en ressort des récriminations de ces commerçants que " leurs préoccupations n'ont pas été prises en compte dans le document final ayant abouti aux mesures prises par le chef de l'Etat ", rappelle le défenseur des consommateurs.
Pour s'en convaincre, il dira : " Les commerçants l'ont affirmé partout ". A les entendre, fait savoir Me Kane : " Ils sont autant dans le besoin de vendre que les acheteurs (clients). Mais, on ne peut pas obliger quelqu'un à vendre à perte. Ça ne marchera pas ! ", a-t-il soutenu, tout en conseillant le ministère du Commerce: " Si le ministère ne change pas, il va créer plus de problèmes qu'il essaye d'en résoudre ".
Le directeur du commerce menace
Pour faire respecter les mesures du gouvernement, le directeur du Commerce intérieur Oumar Diallo a en effet fait dans la menace : " Nous avons un plan opérationnel de contrôle systématiquement des prix dans tous les quartiers et sur tout l'étendue du territoire national ", a-t-il d'emblée préciser avant d'indiquer : " Chaque fois qu'on constatera un cas manifeste de refus de vente ou un cas de rétention de stocks, le produit sera saisi et vendu immédiatement aux consommateurs, nonobstant les sanctions pécuniaires comprises entre 50 000FCFA et 50 000 000FCFA qui vont intervenir ".
Rassuré du pouvoir régalien, il dit ceci aux clients : " Je voudrais préciser à l'attention des consommateurs Sénégalais quand il y a un constat d'une telle attitude de la part d'un commerçant détenant un produit, en l'occurrence du sucre et qu'il refuse de le vendre, celui-ci s'expose aux sanctions de refus de vente ou de rétention de produit ". Et en la matière, " ces pratiques sont formellement interdites et sanctionnées par la loi ", rappelle-t-il.
Face à cette situation, explique-t-il : " Le client est appelé à saisir le numéro vert au 880 77 77 ou alors le client saisit le service régional ou départemental du commerce le plus proche et à partir de ce moment, nous réagissons dans les minutes qui suivent. Et sur place, le produit sera saisi et vendu immédiatement au consommateur surtout dans un contexte comme celui-ci. Et nous n'hésiterons pas à transférer le dossier du désobéissant au procureur de la République ", a menacé le directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo.