Afrique: Un Programme d'Investissement Forestier au service de l'environnement et du développement durable

communiqué de presse

LES POINTS MARQUANTS

  • Entre 2014 et 2021, le Programme d'Investissement Forestier (PIF) a mis en œuvre le Projet de Gestion Décentralisée des Forêts et Espaces Boisés (PGDFEB) avec l'appui technique et financier de la Banque mondiale, le Fonds d'investissement pour le climat, et l'Union Européenne, à hauteur de 27 millions de dollars.
  • Ces investissements ont contribué à séquestrer 4 millions TCO2 eq et à placer 400 000 hectares de terres sous gestion durable.
  • Près de 533 000 personnes bénéficient des infrastructures agro-sylvo-pastorales climato-intelligentes et 5 000 emplois ont été créés dans 32 communes d'intervention.

Yacouba Lido est éleveur à Galo, un village de la commune de Sapouy située à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Il possède un cheptel de plusieurs centaines de bovins. Auparavant, lorsqu'il devait les faire vacciner, lui et ses autres frères pasteurs n'avaient d'autre choix que de couper des arbres pour réaliser des parcs de vaccination en bois.

" Sans parc de vaccination il est impossible de vacciner des centaines d'animaux en une journée. Autrefois pour réaliser un seul parc de vaccination, il nous fallait couper au moins 400 pieds de grands arbres. Pourtant l'abattage non contrôlé et non autorisé des arbres est interdit. Nous étions donc tout le temps en conflit avec les agents des eaux et forêts " explique Yacouba.

Le nouveau parc peut contenir au moins 400 têtes de bovins. Et tous les acteurs interviennent à partir de l'extérieur de l'infrastructure, ce qui permet d'éviter les blessures. Enfin, sur le plan environnemental, les parcs étant réalisés en métal, il n'est donc plus question d'aller couper du bois pour réaliser des parcs de vaccination. Mieux, nous allons planter des arbres tout autour du parc pour créer de l'ombre. Comme il y a de l'eau à proximité, leur entretien sera facile. Maxime Ouedraogo, éleveur de la commune de Sapouy

Au-delà des conflits générés, les parcs de vaccination en bois ne garantissent pas la sécurité des éleveurs, et encore moins celle des agents techniques chargés de la vaccination.

Amédée Tiendrebeogo, chef de zone d'appui technique en élevage de Sapouy qui sillonne chaque semaine les différents villages de la commune pour vacciner les animaux explique :

" Pour effectuer ce travail dans les parcs en bois, tous les acteurs doivent être à l'intérieur du parc. Et c'est une lutte acharnée contre les animaux pour parvenir à les stabiliser pour la vaccination. J'ai été souvent blessé. Certains éleveurs et agents de vaccinations ont connu des blessures plus graves que les miennes. Nous avons même enregistré des morts à la suite de coups de cornes. "

Le projet a permis de réaliser 30 parcs de vaccination métalliques annexés chacun à un forage pastoral en remplacement des parcs en bois. Maxime Ouedraogo, éleveur de la commune de Sapouy n'y voit que des avantages : " le nouveau parc peut contenir au moins 400 têtes de bovins. Et tous les acteurs interviennent à partir de l'extérieur de l'infrastructure, ce qui permet d'éviter les blessures. Enfin, sur le plan environnemental, les parcs étant réalisés en métal, il n'est donc plus question d'aller couper du bois pour réaliser des parcs de vaccination. Mieux, nous allons planter des arbres tout autour du parc pour créer de l'ombre. Comme il y a de l'eau à proximité, leur entretien sera facile. "

Ces parcs de vaccination métalliques permettent d'épargner plus de 12 000 pieds d'arbres chaque année et contribuent ainsi au renforcement des stock de carbone.

Au-delà de l'élevage, les financements de la Banque mondiale à travers le projet dans le secteur de la foresterie ont permis la création de 71 espaces de conservation et leur enrichissement avec 700 000 plants mis en terre.

Près de 6 000 ménages ont été dotés en foyers améliorés pour réduire l'utilisation du bois à des fins énergétiques. Pour l'agriculture, ce sont près de 2 000 fosses fumières qui ont été réalisées en plus de l'aménagement de 50 hectares de périmètres maraîchers et 10 bas-fonds d'une superficie cumulée de 78 hectares.

Ainsi ces investissements ont contribué directement ou indirectement à séquestrer près de 4 millions de TCO2 eq et à créer 5 000 emplois dans les 32 communes d'intervention du projet.

Fort de ces acquis, le ministère de l'Environnement du Burkina Faso en partenariat avec la Banque mondiale a formulé le Projet de Gestion Durable des Paysages Communaux afin de passer à une mise à l'échelle des approches expérimentées dans le cadre de la mise en œuvre du PIF.

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