Sénégal: Sédhiou - Halte au pillage des ressources halieutiques et forestières à Goudomp - La diaspora originaire du Balantacounda engage le combat

29 Novembre 2022

Un forum communautaire a réuni hier, lundi 28 novembre, à Diattacounda, dans le département de Goudomp, plusieurs acteurs sociaux, des techniciens du développement rural, des dignitaires religieux et traditionnels ainsi que les administratifs autour de l'urgence de freiner le pillage des ressources halieutiques et forestières.

Le conflit armé en Casamance a empiré le mal, soulignent-ils, mais tous s'accordent à l'impératif d'une synergie de toutes les forces vives de ce terroir en veille sentinelle pour circonscrire le péril.

Partant du constat d'une baisse persistante des ressources naturelles, notamment celles des forêts et des produits halieutiques, les communautés du Balantacounda, dans le département de Goudomp, ont initié, hier lundi, un forum communautaire à Diattacounda, en vue de proposer des pistes de solutions. L'idée a pris forme à l'étranger avec les ressortissants de ce terroir de l'extrême sud de la région de Sédhiou, qui en font le constat à chaque fois qu'ils reviennent au bercail. "Quand on revient à notre source, au bercail, nous constatons une dégradation exubérante des ressources forestières et halieutiques. C'est partant de ce constat que nous avons alerté nos frères restés au pays, en vue de provoquer une réflexion profonde sur le sujet", a déclaré Karfa Moussa Massaly, originaire de Birkama et secrétaire général de la diaspora.

%

Moussa Diatta, membre du comité de pilotage et président du comité scientifique de ce forum, et Diélani Diatta, membre de ce comité de pilotage, sont d'avis que le conflit armé en Casamance a corsé le mal. "Nous avons analysé ce cri de cœur venant de la diaspora et élaboré une feuille de route dans ce sens. De façon générale, l'environnement était miné ici en Casamance.

Cela a considérablement diminué le potentiel économique et social de notre terroir. Aucun secteur n'est alors épargné, y compris l'éducation de nos enfants, du fait de la précarité ambiante". Et cet inspecteur de l'enseignement de renchérir : "beaucoup de gens ont profité de ce conflit armé pour dévaster nos forêts. Et d'autre part, également, ce conflit a éloigné les agents techniques des Eaux et Forêts de certaines zones, en raison bien entendu de l'insécurité".

Le chef du secteur des Eaux et Forêts de Goudomp, le lieutenant Pathé Baldé, a proposé des aménagements techniques pour circonscrire le péril environnemental. "C'est de renforcer la protection avec notamment l'érection des massifs en aires marines communautaires protégées. La ressource va se régénérer. Nous avons un défi, celui de léguer ces ressources, en bonne et due forme, à nos enfants et à nos petits enfants", dit-il.

Pour le préfet du département de Goudomp, Ibrahima Fall, il faut une synergie d'actions pour y arriver. "Les Forces de défense et de sécurité mobilisent beaucoup de moyens pour protéger nos forêts, cette forêt qui est confrontée à beaucoup de fléaux liés à une exploitation abusive de la forêt. La nature nous a tout donné et nous devons tout faire pour la léguer aux générations futures". Enfin, les recommandations seront consignées sous forme de feuille de route et veiller à leurs applications pour redonner à la nature son lustre d'antan.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.