Madagascar: DL Studio - Le plus grand studio de l'Océan Indien implanté à Tanjombato

interview

L'ouverture de DL Studio va désormais transformer les productions audiovisuelles à Madagascar, selon son fondateur, Kevin Deris. Interview exclusive.

Midi Madagasikara (MM). D'où est née cette volonté d'investir massivement pour créer ce grand studio ?

Kevin Deris (KD). Ce concept est lancé pour la création de décors, l'univers du cinéma et de l'audiovisuel. On peut créer, dans ce studio, tout ce qui est imaginable. Je suis dans le monde de l'audiovisuel depuis l'âge de 13 ans. Maintenant, j'ai 27 ans et avec mes expériences, j'ai constaté que même si on a une bonne inspiration et de très bonnes idées, le décor ne convient pas toujours avec ce que l'on veut produire. Il faut toujours ajuster les choses, donc la création est limitée avec ce qui existe. Maintenant, je veux faire l'inverse. Quand on a une idée, on est libre de créer le décor, par rapport à cette idée. Il y a une multitude de possibilités sur le plan technique et artistique.

Avec ce studio, les investissements importants sont déjà là, mais c'est l'habillage qui change. C'est donc plus pratique. En plus, il offre une qualité meilleure et des coûts moindres. On peut par exemple avoir cinq décors différents et faire le tournage en un jour. Avec de vrais lieux, il faut déplacer toute la logistique et tous les membres de l'équipe pour avoir ces décors. Ici, tout est regroupé.

MM. Quels types de décors peut-on créer ici ?

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KD. Tout est possible. Tout ce qui est intérieur est faisable. On peut même créer des décors extérieurs. Par exemple, il est possible de créer une parcelle de décor et faire le set-extension en post production, si on a besoin de quelque chose de très vaste. Avec ces possibilités, on gagne en frais de location de lieux, en transport, en charges par rapport aux figurants, en location de matériels, en timing etc.

MM. Est-il possible de faire des effets spéciaux dans ce studio ?

KD. D'abord, il faut différencier les effets visuels faits sur ordinateur et les effets spéciaux faits sur terrain. Mais oui, on peut simuler des explosions, des chambres qui s'écroulent, des chambres inondées, etc. dans ce studio. Des choses qui seraient impossibles dans de vrais lieux, à moins de sacrifier et de détruire une maison pour un tournage.

MM. Concrètement, quels changements DL Studio pourrait-il apporter de nouveau ?

KD. Beaucoup de choses vont changer. La qualité va certainement faire un grand bond en avant. Nous savons bien qu'on a accès à des produits venant de l'extérieur, avec Internet, qui offre une possibilité très vaste. Si les jeunes ne consomment pas trop la production locale, c'est parce qu'il manque de la création derrière cette production. Maintenant avec ce studio, il y aura des nouveautés inimaginables qui vont certainement attirer la population à consommer de nouveau les productions malgaches.

MM. Est-il possible de simuler dans ce studio que je suis en Europe, par exemple ?

KD. Oui, c'est bien possible. D'ailleurs, sur notre page, on a réalisé une vidéo qui montre un paysage où il y a de la neige, alors qu'elle a été faite dans ce studio.

MM. Quels types de vidéo vont se faire ici ?

KD. Tout ce qui est création comme le cinéma, les spots publicitaires, etc. qui nécessitent des simulations. On peut même simuler qu'on est dans le désert. Il faut beaucoup d'expériences pour faire une production qui paraît réelle, alors que ce qu'on filme n'est pas réel. Par exemple, pour un décor où il y a un placard, on n'est pas obligé de dépenser pour faire un vrai placard, mais juste quelque chose de moins coûteux qui ne présente aucune différence avec le réel, une fois dans la vidéo.

MM. Quand vous dites que c'est le premier de ce genre à Madagascar, qu'en est-il de la région subsaharienne ou l'Afrique ?

KD. Je sais que le Nigéria dispose d'un studio de ce genre, mais à part cela, je n'en connais pas encore d'autres sur le continent. C'est pour cela que nous visons également le marché extérieur car nous avons ici un studio qui est certainement moins cher que ceux en Europe, alors qu'on peut offrir la même qualité.

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