Madagascar: Andry Rajoelina - " Il nous reste beaucoup à faire "

À Manakara, le président de la République a défendu l'orientation de sa politique qui consiste à ne laisser pour compte aucun district. Il concède, néanmoins, qu'il reste encore beaucoup à faire et qu'il compte agir jusqu'au niveau des communes.

Nous ne sommes pas parfaits. Ce sont les mots de Andry Rajoelina, président de la République, hier, à Manakara. Des mots avec lesquels le chef de l'État concède qu'il reste encore beaucoup à faire, d'autant plus qu'à l'entendre, l'objectif est que plus aucune localité ne soit laissée pour compte dans les actions de développement. "Nos réalisations sont nombreuses. Seulement, nous sommes des hommes.

Nous ne sommes pas parfaits. Nous reconnaissons qu'il y a encore beaucoup à faire. Mais ce qui n'a pas encore été fait, nous les réaliserons ensemble", sont les propos du locataire d'Iavoloha, dans son discours lors de l'inauguration du brise-lames de Manakara, hier. Devant les habitants de la capitale de la région Fitovinany, il cite comme exemple, "la création d'industries pour booster l'emploi des jeunes et des femmes", en parlant du cas de Mana-kara, en particulier.

Lors de l'inauguration du stade Manara-penitra de Manakara, dimanche, il a affirmé que la présence de Christian Ntsay, Premier ministre, à ses côtés durant ce déplacement, est pour démontrer la détermination de l'Exécutif à travailler pour le développement de la région Fitovinany. Dans une lecture sous un angle politique, les mots présidentiels peuvent être élargis au niveau national. À s'en tenir à son discours d'hier, en effet, lui et l'équipe gouvernementale garde le cap de la politique étatique qui vise l'émergence de Madagascar.

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L'industrialisation dans tous les secteurs, est un des principaux challenges de la politique étatique pour mener le pays vers l'émergence. L'idée est de produire localement tout ce dont le pays a besoin. De créer de la valeur ajoutée aux ressources locales afin d'avoir des retombées exponentielles dans les revenus étatiques et ceux des différents acteurs, aux différentes étapes de la chaîne de valeur. Mais aussi, de créer de l'emploi afin que les retombées de cette industrialisation du pays se ressentent auprès de chaque ménage.

Les crises globales que sont la crise sanitaire et maintenant la guerre en Ukraine a quelque peu bouleversé les plans étatiques, toutefois. Le colloque national des investissements pour l'émergence de Madagascar, qui s'est tenu à Ivato, en octobre, avait justement pour objectif de mobiliser les investisseurs privés pour envoyer sur orbite l'industrialisation indiquée dans le Plan émergence de Mada-gascar (PEM). L'autre secteur cité en exemple par le chef de l'État, sur lequel il faut encore redoubler d'efforts, "le plein soutien aux communes et à l'agriculture".

Jusque dans les communes

Miser sur l'agriculture pour atteindre l'autosuffisance alimentaire et faire en sorte que la Grande île redevienne le grenier à riz de l'océan Indien est un autre objectif à moyen terme du PEM. "Nous poursuivons nos efforts et nous y parviendrons", assure Andry Rajoelina. Il y a les actions étatiques d'un côté. Mais Madagascar mise aussi sur les investissements privés pour l'essor de l'agriculture, notamment, par le biais de l'agro-industrie.

S'agissant du soutien aux communes, il s'agit de la continuité de la politique étatique qui consiste à ce que "plus aucun district ne sera laissé pour compte", à écouter le président de la République. Dans son allocution d'hier, il a expliqué que durant la Transition, il s'est appliqué à agir pour stimuler le développement au niveau des chefs lieux des provinces. Il cite, entre autres, la construction d'hôpitaux Manara-penitra. "Durant ce mandat, je me suis engagé à ce que plus aucun district ne soit laissé pour compte", ajoute-t-il.

Dans cette optique, il y a également la construction d'infrastructures de proximité pour affirmer la présence de l'État, pour rapprocher l'administration publique de la population est systématiquement affirmée par le Président. Il y a aussi la construction d'infrastructures qui répondent aux besoins de la population et à Manakara, il ajouté, "la construction d'infrastructures pour protéger la population". Outre la reconstruction du pont qui relie les deux parties de la ville de Manakara, détruite depuis dix ans, l'édification du brise-lames a été citée en exemple.

La construction du brise-lames, inauguré hier, est une initiative prise suite au constat des dégâts causés par la montée des eaux après le passage des cyclones Batsirai et Emnati, l'année dernière. Entièrement en béton, d'une longueur de 210 mètres et d'une hauteur allant jusqu'à plus de 5 mètres, son rôle est de défendre Manakara contre la montée des eaux de la mer et de prévenir l'érosion du littorale. "Soyez-en rassuré, l'État sera toujours là pour vous protéger", soutient Andry Rajoe-lina.

Le président de la Républi-que affirme que depuis le début de son mandat, "plus aucun district n'a été oublié dans les actions de développement". Faisant une projection sur son prochain objectif, il laisse entendre que ce leitmotiv sera élargi jusqu'au niveau des communes. "Si Dieu le veut, nous travaillerons pour que plus aucune commune ne soit laissée pour compte", lance-t-il.

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