Cote d'Ivoire: Politique nationale - PDCI - PPA-CI, trop faibles pour inquiéter le RHDP !

28 Novembre 2022

Deux géants au pied d'argile contre une forteresse en béton armée ! On pourrait ainsi présenter l'arène politique ivoirienne sous le prisme de ses principaux antagonistes que sont le PDCI, le PPA-CI et le RHDP. A l'approche des échéances électorales majeures de 2023 et de 2025, les affrontements dans les urnes de ces trois formations politiques en prendraient-ils des allures de combat inégal en faveur du parti au pouvoir ? Tout pourrait porter à le croire au regard de la réalité du terrain.

Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), la plus vieille formation politique du pays, qui aurait pu, de par son statut et son histoire, jouer les premiers rôles et se poser en leader incontesté de notre scène nationale, n'est plus en réalité que l'ombre de lui-même. Percuté de part et d'autre par de fréquents chocs d'ambitions plus ou moins ouvertes, le PDCI n'est plus loin de l'implosion.

En cause, des envies de plus en plus irréfrénables de changement générationnel. En d'autres termes, bon nombre de jeunes loups aux dents longues veulent tourner la page Konan Bédié, du nom du vieux leader de 88 ans qui rechigne à passer la main aux jeunes générations. Son leadership est d'autant plus contesté qu'une sorte de méli-mélo est observé autour de ses décisions. Par exemple, le bureau politique du 29 septembre 2022 à Daoukro, qui était censé aplanir les divergences survenues entre certains de ses lieutenants s'est terminé en queue de poisson avec la publication de deux communiqués finaux. La mort dans l'âme, l'homme a été contraint de convoquer un autre bureau politique pour espérer désamorcer la bombe.

Rien ne prouve que ce nouveau bureau politique soit la solution au mal qui mine le parti d'Henri Konan Bédié. A la vérité, le sphinx de Daoukro a perdu de sa superbe. Son autorité s'émiette et son parti semble en ressentir les contrecoups. Résultat : aucune présence significative sur le terrain, à quelques mois des municipales de l'an prochain. On a l'impression que le parti ne vit qu'à coups manchettes dans la gazette proche du PDCI, le Nouveau réveil, qui multiplie à l'envi des titres ronflants pour donner bonne conscience à un parti en réelle difficulté.

L'autre parti, c'est le Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI), qui se révèle sans doute comme l'une des plus grandes déconvenues du microcosme politique ivoirien. Son leader, Laurent Gbagbo, en étant le principal artisan. Car, contrairement à ce que bon nombre de ses partisans avaient cru, le nom de Gbagbo n'a pas suffi à réunir la gauche ivoirienne.

Son retour au pays, qui était censé mettre fin au bicéphalisme à la tête du FPI a fait empiré les choses. Il a renforcé les clivages. La gauche ivoirienne a aujourd'hui trois têtes : Laurent Gbagbo avec le PPA-CI, Simone Gbagbo avec le Mouvement des générations capables (MGC) et Affi N'guessan avec le FPI, sans oublier Blé Goudé avec son Cojep. Une division en interne qui a pour conséquence l'impréparation sur le terrain. Si on parle du PPA-CI ou de la MGC dans la presse, sur le terrain, ces deux formations politiques sont invisibles.

Le tsunami annoncé à l'évocation du nom de Gbagbo ne s'est pas produit. De même, la guerre de positionnement autour de l'ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen, qui fait rage n'est pas faite pour arranger les choses. La vieille garde incarnée par Assoa Adou, Hubert Oulaye, Odette Laurougnon, Lida Kouassi Moïse, Sébastien Dano Djédjé, Georges Armand Ouégnin, pour ne citer que ces noms et la nouvelle garde portée par Damana Pickas, Stéphane Kipré, Gilbert Marie Aké N'Gbo se livrent une guerre de positionnement sans merci. Les anciens, comme on les appelle, qui en veulent terriblement à Laurent Gbagbo de faire la part belle aux jeunes, n'ont pas baissé les bras. Loin s'en faut. Ils n'entendent pas se laisser marcher sur les pieds.

Pendant ce temps, le RHDP s'organise méticuleusement dans toutes ses bases. Les secrétaires départementaux ont été élus et investis avec pour mission d'occuper efficacement le terrain. L'enrôlement se prépare, les nouveaux majeurs sont mobilisés pour s'inscrire massivement sur la liste électorale au profit du RHDP. Loin de dormir sur ses lauriers, le parti d'Alassane Ouattara se prépare à confirmer sur le terrain sa suprématie à l'occasion des élections locales (municipales et régionales) de 2023. Pour ce faire, le parti au pouvoir prend très au sérieux la révision de la liste électorale annoncée par le Commission électorale indépendante (CEI). Sur le terrain, les secrétaires départementaux, les cadres et les élus du RHDP sont déjà à la manœuvre pour bien aborder cette opération qui démarre bientôt.

D'Adjamé à Niakara, en passant par Dimbokro, Abobo ou Guiglo, pour ne citer que ces localités, des hommes et des femmes sont sur le terrain avec un seul objectif, faire enrôler le maximum de nouveaux majeurs et les personnes qui ne se sont jamais fait inscrire sur la liste électorale, aider les électeurs qui n'ont pas les papiers requis pour le faire et orienter ceux qui ne maitrisent pas le processus.

Partout sur l'ensemble du territoire national, l'heure n'est pas aux longs discours, mais au concret, à savoir le porte-à-porte pour se faire une idée de la tâche à accomplir pour chaque requérant afin qu'au moment venu, il n'y ait pas de déperdition. Dans les jours à venir, le rouleau compresseur sera lancé. Pour mettre tous les militants au même niveau d'information en termes de ce qui doit se faire sur le terrain, une rencontre grandeur nature est annoncée pour ce lundi 7 novembre. En effet, à quelques jours du lancement officiel de la révision du listing électoral, tous les cadres du parti d'Alassane Ouattara sont invités à une cérémonie de lancement de cette opération.

Ce sera l'occasion pour Gilbert Kafana Koné, président du directoire du RHDP, de remettre une feuille de route à chacun des 350 secrétaires départementaux RHDP et de dire de façon claire et nette ce qui est attendu d'eux. Pour la réussite de leur mission, ils ne seront pas seuls. Ils auront l'appui et l'assistance des cadres et élus RHDP de leur localité respective. De tout temps, le RHDP a toujours pris au sérieux toutes les étapes du processus électoral. Ce sera ainsi pour cette nouvelle opération.

Dans le camp adverse, aucun frémissement sur le terrain. Au lieu d'être sur le terrain comme le RHDP, le PPA-CI lui ne pense qu'à son intégration à la Commission électorale indépendante (CEI). Le PDCI, est lui aussi préoccupé par autre chose.

On le voit, le PDCI et le PPA-CI sont trop faibles pour inquiéter le RHDP sur le terrain. Il est à parier que ces deux partis mordront la poussière aux élections locales de 2023.

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