Madagascar: COMMERCE INTRA AFRICAIN - Une meilleure compréhension de la Zlecaf

Face aux appréhensions des uns, aux incompréhensions des autres, Edgard Razafindravahy apporte des réponses sur les rouages de la Zone de libre échange continentale africaine, Zlecaf.

Ne pas confondre vitesse et précipitation. Tout en souhaitant que " Madagascar, déjà signataire des actes fondateurs de la Zlecaf avec cinquante-quatre pays membres de l'Union africaine, ratifie cet Accord dans les meilleurs délais ", Edgard Razafindravahy, ministre de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation, a tracé des pistes de réflexions. Avant de franchir ce cap. C'était hier au Novotel où s'est tenu le Dialogue national sur les enjeux et défis de la Zlecaf. Avec le soutien financier et logistique du Pnud et d'autres partenaires techniques et financiers.

Pour le ministre Edgard Razafindravahy, la Zlecaf offre des intérêts indéniables pour Madagascar. " C'est un vaste marché de 1,3 milliards d'individus, contre 25 millions ici sur notre territoire. Un paramètre de premier ordre quand on parle de commerce. De quoi créer de nombreux emplois par la réactivation des chaînes des valeurs. Il y va de l'augmentation des revenus liés au commerce. Bien que je sois certain de ce dynamisme africain, je me pose des questions sur le cas de Madagascar " tient-il à remarquer.

Il a tout à fait raison d'adopter une attitude aussi prudente. Pour au moins deux raisons évidentes. " La levée des barrières tarifaires douanières dans le cas d'espèce pourrait avoir des impacts négatifs sur les recettes financières de l'État. Par la levée de barrières tarifaires douanières. En outre, il a été toujours évoqué le déficit de la balance commerciale de Madagas-car sur ces partenariats économiques. Quand nous importons plus que nous exportons, en volume et en valeurs, nous subissons des pertes. Je vous sollicite d'ouvrir les yeux sur tout ce qui s'est passé avec la SADC et le Comesa pour en tirer les quintessences. Sur quoi, comment profiter des opportunités qu'offre un tel marché? "

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Deux conditions

Pour Edgard Razafindra-vahy, deux conditions sont à remplir pour réussir cette probable affiliation de Madagascar à la Zlecaf. " D'abord, la création d'un tissu industriel fort et compétitif. Ce à quoi le ministère s'attèle avec l'arrivée des 75 unités industrielles dans le cadre du programme Odof, One district one factory. Nous devrions aussi défendre et sauvegarder les filières stratégiques comme la vanille, le girofle, le litchi et le cacao ".

Pour la vanille, il a rappelé que des milliards d'ariary circulent dans cette filière. " Je suis le témoin d'un cortège de jets privés dans un aéroport du nord du pays. C'est pour vous dire les intérêts financiers qui s'articulent autour de ces gousses. Pour le litchi, malgré les grosses polémiques tout autour des opérations d'exportations, le rapatriement de devises est à 100%. Il nous revient aussi l'obligation de préserver le label de qualité du cacao, reconnu dans le monde entier. Pour le girofle, les prix commencent à grimper de 25000 à 26000 ariary le kilo. Attendons que cela remonte encore pour vendre ".

Il a sollicité les participants à cette rencontre à bien réfléchir. " Par la Convention qui nous lie à la SADC, nous avons payé 2,4 millions d'euros pour soutenir le Mozambique dans sa lutte contre les menées subversives des terroristes. À part les cotisations obligatoires " Edgard Razafindravahy a mis ainsi hier sur la balance les bénéfices et les éventuels inconvénients d'entrer dans le giron de la ZLecaf.

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