Congo-Kinshasa: Entre optimisme et scepticisme !

Le calendrier électoral publié par la CENI relance désormais le débat. Dans les salons huppés de la capitale, les avis divergent selon qu'on est de la majorité ou de l'opposition. Cependant, la prise de position de deux importantes organisations religieuses de la RDC en l'occurrence : l'Eglise catholique et l'Eglise protestante, a permis de recadrer certains esprits.

Les deux, qui s'étaient désolidarisées des autres membres des confessions religieuses quand il s'est agi d'œuvrer pour un consensus dans le choix des membres devant composer cette Centrale électorale de la République démocratique du Congo, se sont félicitées du calendrier publié samedi dernier. Loin de la cacophonie des méandres du microcosme politique, les catholiques et les protestants ont affiché leur optimisme mais surtout, leur satisfaction du fait de la publication de ce calendrier de prochaines joutes électorales.

Cela permettra de décrisper le ciel électoral de la RDC et de redonner espoir aux Congolais de se choisir leurs conseillers communaux qui seront élus le même jour que le président de la République, les députés nationaux et les députés provinciaux. Comme pour dire qu'à la date fatidique du 20 décembre 2023, la RDC disposera des conseillers communaux qui vont élire les bourgmestres et les conseillers urbains pour élire les maires et les maires adjoints.

Le cycle électoral de 2023 aura empêché que tout s'arrête avec la présidentielle, les législatives et les provinciales sous le fallacieux alibi de défaut de trésorerie. Les bourgmestres ne vont plus désormais gérer leurs entités administratives comme bon leur semble. Ils seront soumis au devoir de redevabilité vis-à-vis de leurs électeurs. Les frasques de gestion des autorités de fait des communes, poursuivent encore de nombreux ravages en ce temps de saison de pluie. Les populations entières obligées de veiller au regard des caprices de la météo par la seule négligence d'un conglomérat d'opportunistes.

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Qu'à cela ne tienne, du côté de l'opposition, les réactions sont mitigées. On évoque le temps record prévu pour l'enrôlement ainsi que de la situation sécuritaire actuelle dans l'Est du pays avant de parler d'un calendrier irréalisable. Et conclut-elle, l'équipe de Dénis Kadima prépare la tricherie aux élections en complicité avec le gouvernement.

Les prises de position de différents états-majors politiques sont certes fondées mais, l'option des pères de ces églises traditionnelles permet tout au moins de redonner confiance en un cycle électoral sauvé de justesse alors que le cœur commençait à battre au rythme d'un éventuel glissement. On s'inquiétait que les élections 2023 n'aient pas lieu dans le contexte actuel de la guerre et de la conjoncture économique. L'assurance que le gouvernement décaisse les fonds, apporte le baume dans les cœurs de certains indécis.

Tout au moins, la RDC aura gagné le pari d'organiser le deuxième cycle des élections après la première alternance pacifique de 2018. Certes, ce ne sera pas parfait mais la République aura gagné et l'image de la RDC redorée.

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