(de gauche à droite) : Abdou Aziz Diedhiou, responsable des études et de la stratégie de la Banque agricole du Sénégal ; Kossivi Domegni, spécialiste de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables du Togo ; Audrey-Cynthia Yamadjako, coordinatrice de l'African Green Finance Facility Initiative à la Banque africaine de développement ; Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte ; Doug Sims, conseiller principal pour la finance verte et cofondateur du réseau mondial Green Bank Network ; Craig Weise, directeur général de New Zealand Green Investment Finance ; Thimotee Jaulin, responsable du développement et du plaidoyer à Amundi ; et Gareth Phillips, chef de la Division du financement du climat et de l'environnement à la Banque africaine de développement.
La Banque africaine de développement stimule la promotion d'une croissance résiliente, verte et durable, avec le lancement de l'Initiative des banques vertes africaines, un modèle de déploiement de financements verts sur le continent.
L'initiative a été présentée lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) qui vient de s'achever en Égypte. Elle vise à soutenir la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (CDN) des pays africains.
Partie intégrante de l'Alliance financière africaine sur le changement climatique (AFAC), l'Initiative des banques vertes va être soutenue par l'African Green Finance Facility Fund (AG3F). L'AG3F va fournir une assistance technique aux gouvernements et aux institutions financières pour la création et la capitalisation de facilités vertes. Elle va co-investir à leurs côtés dans des projets verts et fournira des instruments de dé-risquage pour accroître la mobilisation du secteur privé.
Lors du lancement de l'initiative, le vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'Énergie, de l'Électricité, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kariuki, a déclaré que le modèle des banques vertes africaines contribuerait à améliorer l'accès du continent aux financements climatiques mondiaux.
" L'Initiative des banques vertes est un outil puissant pour réduire les coûts de financement et mobiliser les investissements du secteur privé dans l'action climatique en Afrique ", a déclaré M. Kariuki.
Il a ajouté que les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales avaient un rôle crucial à jouer pour permettre aux institutions financières locales de développer des projets verts et de faciliter leur accès aux ressources.
L'Initiative des banques vertes africaines, qui sera dotée d'un fonds fiduciaire de 1,5 milliard de dollars, a été conçue dans le cadre des mesures visant à faciliter l'accès aux financements internationaux, qui passeront de 3 % actuellement à 10 % par an d'ici 2030.
M. Kariuki a indiqué que l'initiative était basée sur une évaluation de la Banque africaine de développement et des fonds d'investissement climatiques sur le potentiel des banques vertes dans six pays africains : le Bénin, le Ghana, le Mozambique, la Tunisie, l'Ouganda et la Zambie.
" L'évaluation a révélé que les banques vertes présentent un fort potentiel d'attraction pour de nouvelles sources de fonds catalytiques lorsqu'il s'agit de soutenir un développement à faible émission de carbone et résilient aux changements climatiques, en combinant des capitaux et en mobilisant des investissements privés locaux pour des investissements verts en Afrique ", a-t-il déclaré.
M. Kariuki a souligné que l'initiative renforcerait la capacité des institutions financières locales à constituer une solide réserve de projets verts bancables, tout en dé-risquant les investissements et en renforçant la confiance des investisseurs à long terme dans les projets à faible émission de carbone et résilients aux changements climatiques en Afrique.
" Elle le fera en investissant dans des secteurs tels que l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, l'agriculture respectueuse du climat, les infrastructures résilientes et les solutions fondées sur la nature ", a-t-il ajouté.
Les pays africains restent confrontés à des défis importants en matière de financement de leur transition climatique. Alors que les besoins d'investissement découlant des Contributions déterminées au niveau national sont estimés à 2 800 milliards de dollars d'ici 2030, les fonds investis sur le continent ne représentent encore qu'une part limitée des flux financiers verts mondiaux, et la part couverte par le secteur privé reste limitée.
L'événement de lancement comprenait une table ronde portant sur les possibilités de mise en place d'un écosystème de facilités de financements verts en Afrique. Parmi les panélistes figuraient des praticiens de la finance climatique, des gestionnaires d'actifs, des banques commerciales africaines et des banques vertes.
Audrey-Cynthia Yamadjako, coordinatrice de l'initiative, a déclaré que les facilités de financement vert, nouvellement créées ou hébergées dans des institutions financières, étaient " la solution pour mobiliser des financements privés à grande échelle en faveur de l'action climatique, en traduisant les 2 800 milliards de dollars nécessaires à la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national en projets bien structurés et bancables. "
La société européenne de gestion d'actifs Amundi va soutenir l'initiative par des activités d'assistance technique, notamment en assurant la formation des équipes chargées de la gestion et de l'investissement des facilités vertes. Amundi va mobiliser également ses véhicules d'investissement dédiés au développement durable dans les marchés émergents et les économies en développement pour soutenir la capitalisation des facilités vertes et participer ainsi au développement de l'investissement vert à travers le continent.