Madagascar: Recherches scientifiques - Valorisation et conservation du " Tsiperifery "

Le " Tsiperifery " ou le poivre sauvage à queue est une espèce de plante endémique de Madagascar très recherchée par les Chefs étoilés sur le marché international, de par son goût exotique et ses qualités organoleptiques uniques.

Mais les chercheurs craignent l'éventuelle disparition de ce poivre sauvage de Madagascar en raison de son engouement et de son exploitation ne respectant pas la loi de la nature. En effet, les communautés locales de base cueillent le " Tsiperifery " en abattant les lianes, voire, les arbres-support. C'est l'un des facteurs de dégradation des ressources forestières.

Des recherches ont ainsi été menées au cours des cinq dernières années par le Dispositif de recherche et d'enseignement supérieur en partenariat avec " Forêts et Biodiversité " ou DPFB pour la valorisation économique durable de notre biodiversité. Il s'agit d'un consortium qui rassemble le centre de recherche FOFIFA, l'Université d'Antananarivo et le CIRAD. " Nous avons formé les communautés locales de base résidant aux alentours des forêts comme à Anjozorobe qui sont regroupées au sein des coopératives, en matière de technique de collecte de ce poivre sauvage. Ce qui permettra d'obtenir un rendement plus élevé ". Le Pr Hanitra Andrianoelisoa, directeur du Département de recherche forestière et de gestion des ressources au sein du FOFIFA, l'a expliqué lors des journées scientifiques du DPFB qui ont débuté hier à l'hôtel Panorama.

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Domestication

Dans la même foulée, " ces coopératives ont également été formées en matière de reforestation par le biais du processus de domestication du " Tsiperifery ". Elles viennent de planter des boutures de ces poivriers sauvages. Nos chercheurs font des évaluations systématiques de ce projet. Ces plantations peuvent être exploitées au bout de cinq ans ", a-t-elle fait savoir. Il est à noter que Madagascar exporte, notamment, du " Tsiperifery " en Europe. En outre, " des techniques innovantes de séchage de ce produit forestier non-ligneux sont également mises à la disposition de ces coopératives en vue de maintenir la couleur rouge du poivre sauvage ", a-t-elle enchaîné.

Par ailleurs, " d'autres recherches menées par le Consortium DPFB sont présentées dans le cadre des journées scientifiques qui vont durer ce jour. On peut citer, entre autres, les résultats scientifiques obtenus concernant la restauration des paysages forestiers et les connaissances des espèces forestières, la diversification et la valorisation des bois malgaches, les plantations exotiques pour l'approvisionnement en bois énergie. Les systèmes arboricoles et l'agro-foresterie et les systèmes de gestion des écosystèmes forestiers ainsi que l'approche paysage font également partie des recherches réalisées par le Consortium dans le cadre de la mise en œuvre d'un programme scientifique qui est maintenant clos. En tout, la conservation de la biodiversité rime avec sa valorisation ", a conclu le Pr Razafinjara Lala, le Directeur général du FOFIFA.

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