Les travaux du colloque sur Religions et identités dans un monde fragilisé ont démarré hier, mardi 29 novembre, à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar pour deux jours.
L'initiative porte les empreintes de la fondation Konrad Adenauer en collaboration avec l'Ambassade d'Israël au Sénégal, à l'intention de hauts dignitaires religieux et culturels, des sommités de la diplomatie, de la sécurité, de la culture et de la société civile en général. L'objectif est de renouer le fil du dialogue pour asseoir la cohésion sociale au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine.
Ce colloque se veut en effet une plateforme multi-acteurs de plaidoyer pour le dialogue interreligieux et plus spécifiquement sur Religions et identités dans un monde fragilisé. A l'ouverture des travaux hier, Mme Caroline Hauptmann, la représentante résidente de la fondation Konrad Adénauer à Dakar a fait savoir que ce 14e colloque, à l'exemple des précédentes éditions, engage les participants dans la recherche de solutions résilientes aux crises multiformes qui ébranlent la planète : " c'est une thématique qui ressort une problématique que nous avons tous vécue au niveau mondial avec la Covid-19.
Par ailleurs, nous estimons que la cohésion sociale est bien possible avec le maintien de la paix. Le monde en général et la sous-région en particulier est marqué par des conflits notamment les pays périphériques du Sénégal qui connaissent une instabilité et comment combattre aussi l'extrémisme violent".
Et Mme Hauptmann de poursuivre : " c'est la première fois que le cheikh Moafaq Tafik de la communauté Druze fait le déplacement de Jérusalem vers l'Afrique subsaharienne en compagnie d'une délégation composée de Mme Dr Dania Berg. Son Excellence Ben Bourguel, ambassadeur d'Israël au Sénégal est tout aussi satisfait de la qualité de l'organisation conjointe que nous faisons chaque année de ce colloque. Et nous avons été sans doute honorés par la présence du représentant de l'Ambassadeur d'Allemagne au Sénégal à cette cérémonie ".
La pluralité des représentations rassure de l'impact
Manifestement très ravie de cette diversité des représentations, Mme Hauptmann dit être très satisfaite du profil des participants venus de toutes les régions du Sénégal et de l'international ainsi que la qualité des productions. Imam El Hadji Omar Diène, le président des imams et oulémas du Sénégal trouve déjà les mécanismes naturels de dialogue inter-religieux bien opérationnels au Sénégal : " au Sénégal, nous faisons déjà un bel exemple de cohabitation inter religieuse jusque dans les familles et mêmes dans les cimetières où musulmans et chrétiens reposent côte à côte comme à Ziguinchor, Joal, Fadiouth etc. Je trouve que c'est une bonne dynamique à renforcer ", se réjouit-il.
De même, Abbé Jean Sène, curé de la paroisse sainte famille de Mariotte dans l'archidiocèse de Dakar y voit les soupapes d'une fraternité à longue durée d'action : " au Sénégal, nous sommes beaucoup plus conscients de la pluralité des religions et donc ce colloque nous permet de mieux vivre la fraternité, d'aller à la rencontre de l'autre et de voir dans l'autre l'image de Dieu ". Venu du pays Bassari en plein cœur du Sénégal oriental, Thiara Benza, le représentant des religions traditionnelles africaines, est d'avis que ce dialogue rapproche davantage les praticiens des différentes confessions : " nous sommes souvent mal accueillis mais je pense qu'avec ce genre de rencontre, cela aidera à renforcer la cohésion sociale " espère-t-il.
Pour Mbagnick Diouf, le directeur de la promotion du développement territorial au ministère des Collectivités territoriales, de l'aménagement et du développement territorial, les conclusions de ce colloque aideront à consolider la paix sociale : " c'est un colloque qui apporte des orientations claires sur plusieurs thématiques et dont les conclusions seront d'un grand apport pour la stabilité de la sous-région ". Le colloque prend fin ce mercredi et vise à promouvoir la coexistence pacifique entre les religions et autres valeurs identitaires.