Ile Maurice: Patrimoine immatériel | Geet gawai - Six ans depuis que l'Unesco a reconnu les chants traditionnels bhojpuri

1 Décembre 2022

Louanges aux dieux, accompagnement de la future mariée. Mais surtout transmission de tout un pan de la culture bhojpuri. Aujourd'hui, 1er décembre, cela fait six ans depuis que le geet gawai, cet ensemble de chants traditionnels des veilles de mariage, a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. L'inscription avait été approuvée par le comité intergouvernemental de l'Unesco le 1er décembre 2016.

Six ans après et toujours des projets. L'infatigable Sarita Boodhoo, présidente de la Bhojpuri Speaking Union, est plus active que jamais. En 2018, l'objectif fixé à l'occasion des 50 ans de l'Indépendance était de mettre en place 50 écoles de geet gawai. À l'époque, il y en avait déjà 25. Il restait encore 25 à mettre en place, se souvient Sarita Boodhoo.

La première école de ce type avait vu le jour à Petit-Raffray en 2013. L'an prochain, en 2023, l'école de Petit-Raffray aura dix ans. Elle affirme que les "mentalités ont évolué positivement." Il existe maintenant "51 écoles" de geet gawai, qu'il faut relancer, après les fermetures dues à la pandémie. La plus récente a été mise en place à Dagotière cette année. Sait-on combien de groupes de "geetharine" y a-t-il à travers l'île ? "Nous avons lancé un inventaire. Nous sommes au courant des groupes formés à travers les écoles, mais il en existe d'autres. Nous sommes allés à Rodrigues. Une école verra le jour là-bas. "

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Une forme de prestige

La situation des "geetharine" - les chanteuses - a aussi évolué. "Certaines personnes âgées qui se sentaient déprimées, délaissées à la maison, trouvent une forme d'épanouissement grâce aux écoles de geet gawai." Sortir de la sphère uniquement privée pour se produire en public a aussi donné à ces chanteuses traditionnelles une forme de prestige.

Sarita Boodhoo souligne que "la langue bhojpuri, qui est le véhicule des traditions, est aussi importante que le geet gawai". Sarita Boodhoo et d'autres ne désespèrent pas de voir l'apprentissage du bhojpuri être introduit dans les écoles.

Deux années de Covid-19 ont eu leur impact sur ces chants folkloriques. Tous les centres sociaux qui hébergent les écoles de geet gawai étaient fermés et les mouvements avaient été limités, notamment dans le cas des personnes âgées.

À la reprise, une cérémonie de Harparawri - chansons pour faire tomber la pluie - avait eu lieu en février de l'année dernière. "Ce sont des chansons devenues rares. Nous avons pu retrouver plusieurs gardiennes des traditions de plusieurs régions, Bel-Air, Quatre-Soeurs, notamment, qui connaissaient ces chants en particulier. Cela nous a permis de ranimer ces chants." Quand le traditionnel rejoint le contemporain : "Nous avons placé ces chants dans le contexte des changements climatiques. Cela contribue à la sensibilisation, pour encourager les gens à 'go green'."

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