Difficile de comprendre le comportement du président Kagame qui tient mordicus à s'immiscer dans les affaires intérieures de la RDC. L'organisation des élections en République démocratique n'est nullement l'affaire du Rwanda mais plutôt, des Congolais. La RDC n'a pas à se justifier de ce processus auprès d'un pays voisin qui n'a aucune leçon à lui donner.
Le Rwanda avait espéré participer aux pourparlers de Nairobi par le truchement du M23. Mais, c'était sans compter avec la détermination de la RDC d'isoler ce groupe armé pro-Rwanda. Considérés comme des terroristes, Kinshasa s'interdit de les associer à cette rencontre de la capitale kenyane. Conséquence, le Rwanda a perdu tout contrôle de ce forum étant donné que les groupes armés retenus à cette rencontre n'entretiennent pas de rapport avec le pouvoir de Kigali.
En outre, la tentative de noyauter les travaux en y infiltrant des délégués fictifs, est un nouveau coup d'épée dans la mare. Les équipements de communication introduits discrètement pour influencer le débat, ont été découverts. C'est désormais Kinshasa qui va fournir les différents matériels de vue ou de sonorisation. Un véritable camouflet pour le pouvoir de Kigali qui voit les choses lui échapper.
La communauté internationale commence à se lasser d'un partenaire de plus en plus gênant dans cette région des Grands lacs qui n'entend que la voix des armes pour assouvir ses besoins. Ce, alors que dans cette sous-région de l'Est, il existe des mécanismes mis en place pour régler pacifiquement les malentendus qui pourraient subvenir entre les parties. La politique de la victimisation ne lui réussit plus.
En réalité, après la triste expérience du génocide rwandais, le pouvoir de Kigali devait véhiculer la culture de la paix dans la région et à travers le monde en dénonçant les affres de la guerre. Aujourd'hui, Kagame ne s'empêche pas de montrer sa hargne contre le pouvoir de Kinshasa. Kigali de tous les temps, a cherché à déstabiliser l'Est de la RDC pour piller ses diverses ressources. Mais aujourd'hui avec Tshisekedi, l'équation se complique.
Quand il évoque les élections de 2018, il a tout de même fait le déplacement de Kinshasa pour la prestation de serment de Félix Tshisekedi. Cette passation pacifique du pouvoir ne lui a nullement inspiré pour ouvrir le Rwanda à la démocratie. Les opposants au régime de Kagame qui ne sont pas en prison, sont en exil.
Par contre, la RDC poursuit son bonhomme de chemin en démocratie. Tshisekedi est en passe d'achever son premier quinquennat. La CENI s'active à organiser les élections. Le calendrier électoral a été publié. Les avis divergent, certes, dans la classe politique mais, c'est aussi cela les vertus de la démocratie. Tout le monde ne peut pas unanimement tout accepter. La contradiction fait partie du jeu démocratique.
