Le comité de pilotage pour un nouveau décret portant incorporation de farines de céréales locales dans la planification et l'amélioration de la fiscalité sur les farines locales a présenté les tests de validation des taux d'incorporation recommandés dans les boulangeries avec l'ensemble des acteurs. A cette circonstance, Amadou Gaye, président de la Fnbs a invité les autorités à aller vite dans le sens d'un nouveau décret.
La Fédération nationale des boulangers du Sénégalais (Fnbs) poursuit sa logique de réflexion inclusive et participative devant conduire à la réforme du décret n° 79-665 bis du 7 juillet 1979 rendant obligatoire l'incorporation de la farine de mil dans le pain courant et fixant les normes de qualité de ce pain dit "pamiblé". Convaincu qu'il est plus que jamais opportun de promouvoir le pain local au regard des dégâts collatéraux nés de la crise sanitaire (covid-19) et de la guerre en Ukraine, les membres du comité de pilotage pour un nouveau décret se sont réunis hier, jeudi, à Dakar pour faire le point du travail fait dans ce sens.
Lors de la rencontre, les acteurs ont échangé sur les tests de validation des taux d'incorporation recommandés dans les boulangeries, discuté des rapports de l'étude diagnostique (recensement des boulangeries du Sénégal) et écouté la communication des acteurs de la chaine de valeur. Par cette rencontre d'aujourd'hui, " nous voulons donner des informations fiables à l'Etat pour l'aider à prendre la bonne décision ", a relevé Amadou Gaye.
De ces informations collectées, poursuit-il, " nous avons répertorié 2521 boulangeries sur le territoire national, et dénombrait 158 boulangeries qui produisent régulièrement plus de deux céréales dans leur production et plus de 279 qui n'ont pas jugé utile de donner l'information relativement à l'incorporation des céréales locales ", a-t-il expliqué. Le recherché de ce travail, " c'est de donner à l'Etat du Sénégal des informations fiables pouvant l'aider à instituer un nouveau décret prenant en compte la fiscalité ". en outre, l'étude a révélé un besoin de formation estimé à plus de " 4500 boulangeries demandeurs " pour participer activement dans la fabrication du pain local.
De ce besoin exprimé, " plus de 25% de femmes s'activant dans la production désirent bénéficier d'une formation d'incorporation des céréales locales dans le pain ". A cela, s'ajoute " le besoin d'une véritable politique agricole pour satisfaire le marché intérieur en produits céréaliers, plus d'industrialisation pour plus de valeur ajoutée à nos céréales, création d'emplois et par ricochet de richesse ", a-t-il développé. Se voulant convaincant, Amadou Gaye s'interroge : " Et si l'Etat venait à réorienter la subvention du blé pour promouvoir la production céréalière, dans quelques années seulement le Sénégal ne deviendrait-il pas souverain en produits céréaliers ? ". Et c'est ce que " nous voulons démontrer pour que l'Etat comprenne toute la portée de notre engagement pour aider notre pays à se développer ", a-t-il fait valoir.
Lui emboitant le pas, Adama Lame, président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a invité l'Etat à prendre cette question au sérieux, non sans s'interroger : " Comment voulez-vous que nos fournisseurs en céréales notamment le blé, nous aident à produire du blé et à nous industrialiser ? Quel mirage ? "