Séance mensuelle d'interpellation du chef du gouvernement
Lors de la tenue de la séance mensuelle d'interpellation du chef du gouvernement, programmée auparavant mais reportée du fait d'un malaise ayant affecté ce dernier, le président du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers, Youssef Aidi, est intervenu, s'adressant au chef de l'Exécutif, pour soutenir qu'il n'existe pas de divergence entre le Groupe ittihadi et le gouvernement concernant la prétention collective à "l'Etat social, fort et juste " que les parlementaires usfpéistes considèrent comme une partie intégrante du programme politique de leur parti.
"Toutefois, nous ne nous entendons pas avec vous sur les mesures que nous constatons ne reflétant pas authentiquement l'aspiration à réaliser les objectifs conformes à la vision voulue par Sa Majesté le Roi et en adéquation avec la célérité et l'efficience requises pour réaliser ce grand projet au profit du peuple marocain ", a-t-il souligné.
Et d'ajouter : " En vous entendant aborder le dialogue social, nous avons enregistré plusieurs observations à cet égard et je parle en tant qu'élu au nom de la Fédération démocratique du travail (FDT) au sein de laquelle nous nous interrogeons sur les raisons de l'exclusion de notre Fédération du dialogue social ".
Le parlementaire ittihadi a, par ailleurs, enchaîné en indiquant que ledit syndicat n'est qu'un exemple d'exclusion, entre autres, et que l'on ne peut saisir la méthodologie adoptée par le gouvernement dans le cadre du dialogue social. En effet, at-il rappelé, l'Exécutif a reconnu estimer les dialogues sectoriels comme étant des leviers essentiels et importants pour le dialogue central. Or, relève-t-il, alors que la FDT négocie dans le secteur de la justice, de la santé, de l'enseignement et de la culture de même qu'elle prend part aux discussions au sein de nombre de secteurs publics dont elle chapeaute quelques-uns, " nous, nous venons au dialogue social pour nous retrouver exclus ", a-t-il fustigé, en se demandant pourquoi l'on prend part au dialogue sectoriel et on contribue avec des suggestions mais que l'on se retrouve exclu du dialogue social central.
Youssef Aidi a ajouté qu'il pense que le gouvernement a adopté une interprétation abusive du Droit du travail étant établi qu'il faut distinguer la représentativité dans le secteur public de celle du secteur privé, d'autant plus qu'il y a eu une action politique à cet égard qui a émané de Sa Majesté le Roi à l'occasion de la création du Conseil économique, social et environnemental dans sa première version de l'an 2011. C'est que le Souverain, a-t-il développé, en désignant ledit conseil, avait bien distingué entre les deux représentativités et avait accordé le droit d'appartenance à un syndicat qui n'était pas représentatif dans la fonction publique...
A cet effet, le conseiller ittihadi a sollicité l'intervention du chef du gouvernement pour corriger ce dysfonctionnement de manière à effectivement servir l'intérêt des travailleurs marocains.
Il a développé, là-dessus, que " lorsque nous évoquons la nécessité de la consolidation des syndicats, nous considérons que c'est un fait crucial car au cours des dix années écoulées, l'on a recouru à l'hérésie des coordinations et les gouvernements précédents leur ont ouvert hélas la voie en s'attablant pour négocier avec elles, ce qui a lourdement pénalisé la représentativité et le paysage syndicaux ".
Le président du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers a souligné, à ce propos, que "nous soutenons la consolidation des syndicats et réclamons, plus intensément, d'activer l'émission du code des syndicats, de disposer le contrôle financier des syndicats et de réviser l'arsenal juridique réglementant les élections professionnelles...
Il a souligné qu'à l'horizon 2027, l'on ne peut plus s'appuyer sur l'arsenal encadrant les élections professionnelles eu égard aux dysfonctionnements qui l'entachent (... )
D'autre part, le conseiller parlementaire ittihadi a mis en avant que la consolidation de l'action syndicale passe nécessairement par l'acquisition et la préservation du droit et de la liberté de l'adhésion aux syndicats. Cette question, a-t-il expliqué, renferme de grandes problématiques.
En effet, nombre de secteurs, notamment, interdisent la concurrence syndicale sur la base de la compétition loyale et de la représentativité démocratique du fait que plusieurs secteurs sont désormais devenus l'exclusivité de certains syndicats. Et de soulever que c'est là une problématique périlleuse qui menace la pertinence de l'option démocratique de notre pays mais aussi d'autres problématiques relatives à de nombreux secteurs traduites par l'envahissement de nombreux secteurs et le ravissement des droits et libertés syndicales " que nous concevons, particulièrement dans les secteurs publics d'autant que ce qui se passe dans le secteur de la culture et dans celui de l'artisanat, devrait être dépassé de même que les attaques subies par les militantes et militants à cause seulement de leur choix d'une certaine filière syndicale, autre que celles tolérées... "
Youssef Aidi conclut par mettre l'accent sur la nécessité de l'institutionnalisation du dialogue social qui devrait, selon lui, passer nécessairement par l'instauration de la loicadre du dialogue social afin d'éviter que ce dernier soit tributaire des aléas politiques de changements de gouvernements ou de chefs de gouvernements...
Rachid Meftah