Les rideaux sont tombés avant-hier, mercredi 30 novembre, sur la 14e édition du colloque interreligieux sur Religions et identités dans un monde fragilisé. A l'issue des travaux de plénière et d'atelier, de fortes recommandations ont fait surface, au rang desquelles figurent l'organisation d'un colloque d'envergure à l'échelle de la sous-région ouest africaine en vue d'une synergie d'action dans la prévention des risques et le suivi de proximité des orientations stratégiques.
Au deuxième et dernier jour de ce colloque, mercredi dernier, les présentations ont mis en corrélation les notions de religion et d'identités culturelles comme étant des fibres intrinsèquement liés à la socialisation de l'individu et propres à son milieu de vie. D'où la forte recommandation de promouvoir une éducation à la paix, au pardon, à la tolérance et au respect des valeurs établies et secrétées par chaque société ou communauté ethnolinguistique et religieuse.
Dans ce même sillage, le révérend Dr Abbé Pascal Sène, directeur des Enseignements catholiques du diocèse de Kaolack, a relevé, dans sa communication, des facteurs fragilisant la paix mondiale et qui ont pour noms : baisse des revenus économiques, pauvreté, injustice, immixtion des religieux dans l'espace politique, le péril environnemental, les maladies et la mal gouvernance.
Quant à Paul Dominique Corréa, professeur d'université, il suggère une parfaite intelligence entre le spirituel et le temporel et recommande, à ce titre, la création d'un département ou direction du culte, en appui au ministère de l'Intérieur. Il a, en outre, vanté la flexibilité du modèle de laïcité du Sénégal instituée dans l'article premier de la constitution et ce, dit-il, dès l'aube de notre indépendance, en 1960.
Comme pour corroborer ce bel exemple de cohabitation pacifique entre musulmans, chrétiens et religions traditionnelles africaines, Jean Bernard Diatta, doctorant, a magnifié le prototype de laïcité en Casamance, notamment dans la zone de M'lomp, avec les mariages, cimetières et événements mixtes.
Ailleurs, Tania Berg, membre de la délégation de son Excellence Ben Bourguel, Ambassadeur d'Israël au Sénégal, a indiqué que les musulmans constituent 18% de la population de l'Etat Hébreu, avec une bonne dynamique de cohabitation entre musulmans et juifs.
Enfin, les travaux d'atelier ont produit des recommandations allant dans le sens d'associer les pays voisins du Sénégal à cette quête de résilience concertée et permanente. Et, aux professionnels des médias, il est conseillé de veiller davantage sur la diffusion de certains contenus préjudiciables à la cohésion sociale. Ce colloque, organisé par la fondation Konrad Adenauer, en est à sa 14e édition ; il a eu le mérite de rassembler des personnalités de haut rang civiles et militaires, diplomates et autres acteurs sociaux, communautaires.