Le député de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), Amy Ndiaye, qui s'est attaqué au responsable moral des "Moustarchidines", Serigne Moustapha Sy, lors du vote du budget du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique, marque encore les débats. Hier, jeudi 1er décembre, la tension était palpable. Giflée par le député Massata Samb, du Parti de l'Unité et du Rassemblement (Pur), Amy Ndiaye a quitté la salle après un malaise ; elle a été évacuée à l'infirmerie.
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a assisté à une journée mouvementée à l'Assemblée Nationale hier, jeudi 1er décembre, lors du vote du projet de budget de son département. Dès l'entame des travaux, opposition et pouvoir ont engagé les hostilités. La tension monte. Le député du Parti de l'Unité et du Rassemblement (Pur), Massata Samb, a giflé Amy Ndiaye de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby).
L'incident découle des propos tenus antérieurement par Amy Ndiaye, lors du passage du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Diome. Elle avait soutenu que le guide des "Moustarchidines", Serigne Moustapha Sy, ne mérite pas une surveillance sécuritaire, comme demandé par les députés de son parti. Le président Amadou Mame Diop, dépassé par les hostilités, ordonne une suspension de séance, en application de l'article 56 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale : "si l'Assemblée est troublée, le président peut, par un rappel au Règlement, annoncer qu'il va suspendre la séance. Si le calme n'est pas rétabli, il suspend la séance. Pendant les suspensions de séance, les députés sortent de la salle de leur propre gré", dit le texte.
La suspension de la séance a duré presque deux heures. La reprise des débats, quant à elle, n'a été que de courte durée. Deux orateurs seulement ont été enregistrés, avant que la situation ne dégénère. Et pourtant, le président de l'Institution, Amadou Mame Diop a tenu à rappeler : "l'Assemblée étant le lieu par excellence du débat démocratique, celui-ci doit être serein, courtois et impersonnel. Toute attaque personnelle, toute manifestation ou interruption troublant l'ordre, toute interpellation de collègue à collègue sont interdites."
A la reprise des travaux, le député Racky Diallo a pris la défense du député Amy Ndiaye qui serait enceinte. "Les députés de la majorité sont harcelés notamment les femmes", dit-elle. Coura Ndiaye, plus connu sous le nom de "Coura Macky", déplore, elle aussi, une percussion de la majorité. L'incident est indigne de l'hémicycle. La vice-présidente du groupe parlementaire Bby, Adji Diarra Mergane et ses collègues se sont adressées à la presse pour demander au président de l'Assemblée Nationale, Amadou Mame Diop, de prendre ses responsabilités. Selon elles, l'immunité parlementaire ne doit pas empêcher que le député de l'opposition soit traduit en justice.
Pour les parlementaires, il est insensé qu'une femme soit battue en pleine campagne de lutte contre les violences faites aux femmes (la campagne des 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, du 25 novembre au 10 décembre) et dans l'enceinte de l'Assemblée Nationale. Elles demandent aux députés de l'opposition de présenter des excuses publiques. Selon Adji Diarra Mergane et ses collègues, un autre député de l'opposition, en l'occurrence Mamadou Niang, a donné un coup de pied à Amy Ndiaye.
