Burkina Faso: Les civils craignent des représailles après les menaces du Jnim contre les VDP

Alors que la campagne de recrutement pour les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a connu un succès, les civils y prenant part risquent d'en payer le prix. En début de semaine, les jihadistes du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim) ont menacé, dans une vidéo publiée en début de semaine, de s'attaquer aux villages des nouveaux VDP, au nombre de 90 000 selon les chiffres du gouvernement.

Dans la vidéo, le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim) prévient: les civils qui aideront les autorités mettront en danger leurs villages. Le groupe terroriste annonce la poursuite du blocus des villes du nord du pays, ainsi que son extension au reste du territoire. Des menaces prises au sérieux par Binta Sidibe Gascon, vice-présidente de l'observatoire Kisal, une ONG présente dans le Sahel :

" Il y a quelques jours, quand même, des jeunes ont été arrêtés sur l'axe de Fada par des terroristes, parce qu'on les accusait d'avoir répondu au recrutement des VDP. Jusque-là, les attaquent étaient essentiellement sur des symboles de l'État. Mais là, ils vont s'en prendre aux civiles. Le tout-militaire ne peut pas fonctionner, il faut vraiment s'attaquer aux causes profondes de cette crise sahélienne, aller vers des projets de développement, aller vers de la discussion, du dialogue, dans des zones où l'État est complètement absent. "

Pour Jules César Wangre, président de l'Union citoyenne pour le changement - une organisation de la société civile -, les VDP représentent une solution innovante pour lutter contre le terrorisme. Le reste n'est qu'intimidation :

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" Il y a des civils qui avaient été massacrés avant que les VDP ne soient enrôlés. Donc cette question, sous cet angle, ne tient pas beaucoup. Les intimidations ne marchent pas et ne peuvent pas amener les uns et les autres à renoncer à la reconquête du territoire national. Le régime qui est là y est pour expérimenter des nouvelles façons d'approcher cette guerre, qui est asymétrique. "

Contactés par RFI, ni l'État-major, ni le porte-parole du gouvernement burkinabè n'ont donné suite à notre requête.

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