L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) s'est dite profondément stupéfaite après l'interpellation d'Alain Uaykani, Arlette Bushizi, Daniel Michombero, Glody Murhabazi, Jaffar Sabiti, Justin Kabumba et Moses Sawasawa, respectivement correspondants de Aljazeera, Reuters, Ruptly, Agence France Presse et France 24, basés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

L'Olpa a relevé que l'interpellation des professionnels des médias dans le Nord-Kivu constitue manifestement une atteinte à la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme. Elle appelle, par conséquent, les autorités policières de la ville de Goma à assurer la protection des journalistes conformément à la loi.

Selon cet observatoire, en effet, les journalistes concernés ont été interpellés le 1er décembre par la police locale alors qu'ils effectuaient un reportage sur un rassemblement interdit par les autorités provinciales. Cette manifestation avait été organisée par des groupes de pression pour protester contre la présence des soldats ougandais accusés, à l'instar du Rwanda, de soutenir militairement les rebelles du M23 qui occupent plusieurs localités de la province. " Ils exigeaient, en outre, la levée de l'embargo sur l'achat des armes imposé à la RDC par les Nations unies ", a expliqué cette organisation.

L'Olpa a fait savoir que la police a embarqué manu militari ces journalistes dans une jeep jusqu'au bureau provincial de la police d'intervention rapide où un officier supérieur leur a prodigué des conseils. Ils ont été relaxés mais le matériel de travail de certais d'entre eux a été fortement endommagé à cause des brutalités policières.