La clôture de la session parlementaire pourrait sonner la réouverture du dossier actuellement en instance au niveau du PAC.
Autorisation
Jusqu'à présent, le Bureau permanent de l'Assemblée nationale n'a pas donné suite à la demande d'autorisation de poursuite contre Lanto Rakotomanga. Du coup, le dossier reste en instance au niveau du Pôle Anti-Corruption (PAC) car l'article 73 alinéa 2 de la Constitution dispose qu'" Aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit ". Une flagrance écartée à priori en ce qui concerne la députée élue dans le IIème arrondissement de Tana qui n'a pas été prise sur le fait à Vohitraivo (Amparafaravola), au moment de l'infraction ou immédiatement après et/ou en possession d'indices laissant supposer sa participation à l'infraction.
Sursis
En tout état de cause, l'élue IRD bénéficie de la présomption d'innocence mais aussi d'un " sursis " de 15 jours jusqu'à la clôture des travaux du Parlement prévue le 18 décembre prochain. En effet, la durée de la seconde session ordinaire de l'année qui a débuté le 18 octobre est fixée à 60 jours. L'alinéa 3 du même article 73 de la loi fondamentale d'ajouter qu' " Aucun député ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive ". Ce troisième cas de figure est exclu d'office puisque l'intéressée n'a pas encore été condamnée définitivement.
Flagrant délit
En revanche, on attend de voir si une enquête de flagrance va être finalement enclenchée contre Lanto Rakotomanga. Et pour cause, en citant le verset (8,1-11) " Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre ", la présidente de la Chambre basse n'écarte pas implicitement cette procédure dans la mesure où la femme traînée devant le Christ (et non devant Christ... ine Razanamahasoa.) par les scribes et les pharisiens, a été surprise en flagrant délit d'adultère. Ce qui n'est pas, il est vrai, le cas dans l'affaire Lanto Rakotomanga où les infractions sont qualifiées d' " abus de fonction, de corruption passive et active, d'usurpation de fonction et de trafic d'influence ".
Libres
En tout cas, c'est le chauffeur qui a été pris " am-bodiomby " avec 75 rondins de palissandre à l'intérieur du véhicule présumé appartenir à l'élue. L'homme est toujours placé en détention préventive et trois autres personnes ont été déférées devant le PAC. Il s'agit du Directeur de Cabinet de Lanto Rakotomanga ; de la femme du chauffeur qui s'est entretenue avec cette dernière ; et du fils du chauffeur qui est allé récupérer l'autorisation auprès du DirCab. À l'issue de leur déferrement le 24 novembre dernier, ils sont ressortis libres, en attendant la suite ou la poursuite de l'affaire après le 18 décembre prochain.