MANOUBA — A l'approche des élections législatives, les habitants des délégations de Borj El Amri et Mornaguia (Gouvernorat de Manouba) ont formulé l'espoir de voir s'améliorer les conditions de vie dans les quartiers et les zones résidentielles, la promotion des infrastructures, le désenclavement de la région via l'aménagement des routes et des pistes rurales et l'appui au secteur du transports, a indiqué à l'Agence TAP, Sami Hamrouni, activiste de la société civile dans la région.

Les deux délégations en question s'étendent sur une superficie de plus de 55000 hectares, avec une population de 33616 habitants à Mornaguia et 18964 habitants à Borj El Amri, répartis sur 12 localités, d'après le rapport du Commissariat régional au développement.

Les habitants aspirent également à la création des emplois aux jeunes de la région, l'implantation d'autres entreprises dans le pôle industriel " New Park " à El Fejja et la mise en place d'une infrastructure moderne qui réponde aux normes internationales afin de stimuler l'investissement et développer le climat des affaires.

Ils mettent l'accent sur la nécessité de pousser vers une meilleure exploitation du potentiel agricole des deux régions et une simulation de l'initiative privée dans ce secteur.

Ils regrettent aussi la non-répartition jusqu'à présent des logements sociaux destinés aux catégories démunies à El Fejja, région en passe de devenir une zone urbaine importance nécessitant une base commerciale et de services n'ayant pas été pris en compte, notamment les écoles, les services de santé, les commerces et le raccordement de certains quartiers aux services d'assainissement.

Les préoccupations des habitants de la région portent aussi sur l'impératif de la mise en œuvre des projets proposés dans les deux délégations, dont notamment la promotion du centre de santé de base à Mornaguia en un hôpital local, le parachèvement de la station d'assainissement à Mornaguia, le raccordement de la zone El Fejja et les zones annexes au réseau d'assainissement, la lutte contre la pollution issue de certaines unités industrielles, tout en œuvrant à l'amélioration de la qualité de l'eau potable.

A noter que la délégation de Mornaguia a enregistré, selon les indicateurs de développement pour l'année 2020, un taux de chômage de 12,97%, contre un taux de 22,32% dans la délégation de Borj El Amri durant la même année.

Quant à la délégation de Douar Hicher (Gouvernorat de Manouba), elle affiche un taux de chômage de plus de 19%, selon les données du Commissariat régional de développement, bien que la région abrite la zone industrielle la plus importante au niveau régional où 70 entreprises économiques employant 6790 travailleurs y sont implantées.

Les habitants de Daouar Hicher aspirent de ce fait à une meilleure intégration de ses habitants sur le marché de l'emploi et à soustraire certains cas sociaux appartenant aux catégories défavorisées à une " stigmatisation qui empêche leurs accès aux opportunités de travail ".

La délégation de Douar Hicher, qui s'étend sur une superficie de 1125 hectares se retrouve en proie à une surpopulation accablante, un fait qui a eu un impact néfaste sur la qualité des services sociaux et a généré une demande accrue sur les services d'électricité et d'eau potable.

Les élections législatives du 17 décembre prochain interviennent ainsi dans un contexte de mouvement social houleux qui remue la région depuis 2018, se traduisant par des mouvements sociaux successifs marqués par des revendications socio-économiques liées à l'emploi et aux services de santé.

Le rapport du plan d'aménagement 2023-2025 indique que les exigences de la délégation de Douar Hicher, se résume au développement, tributaire selon le même document, de la promotion des infrastructures, la modernisation du secteur des transports, le désenclavement de la région à travers son raccordement aux villes de Manouba et Ariana et d'un aménagement équitable du territoire qui soit soucieux de l'expansion urbaine rampante.

Le rapport a identifié certaines priorités pour les habitants de Douar Hicher se résumant en la nécessité de la création d'une école primaire, d'un collège et d'un lycée dans les quartiers " El Sfaxi " et " Boulakbach " ainsi que l'aménagement des quartiers " Sfaxi " et " Oued Dabbagh ".