Pour répondre aux problèmes économiques dus à des routes impraticables, le président Muhammadu Buhari a inauguré cette semaine un vaste projet pour l'accès aux marchés ruraux. Selon les chiffres de la Banque mondiale, 87% des routes du pays sont en très mauvais état.
Sur les 230 000km de routes rurales que compte le Nigeria, seuls 30 000km sont praticables. Le projet pour l'accès aux zones rurales et agricoles (RAAMP), inauguré par le président nigérian, devrait permettre de désenclaver de nombreuses communautés dans 19 États. Au total, 575 millions de dollars ont été alloués à ce chantier financé en partie par la Banque mondiale et l'Agence française de développement (AFD).
Depuis plusieurs années, l'insécurité généralisée dans le nord-est et le nord-ouest du Nigeria a largement contribué à la dégradation du réseau routier car les travailleurs dépêchés sur les tronçons endommagés s'exposaient régulièrement au risque de kidnapping. Et les récentes inondations ont également aggravé l'état des routes.
Ce projet est donc un enjeu majeur pour le pays qui voit son activité économique freinée par les difficultés à circuler à travers le pays. Elles entravent des services cruciaux tels que le transport des fruits et des légumes ou encore les livraisons d'essence.
Lors du lancement du projet pour l'accès aux zones rurales et agricoles (RAAMP), le directeur de la Banque mondiale pour le Nigeria a par ailleurs rappelé le coût exorbitant des subventions étatiques sur le carburant. Il a donc suggéré que cet argent pourrait plutôt servir à la rénovation du réseau routier.