La 10e édition de Kanton'i Gasikara, une foire qui met en lumière le savoir-faire des artisans malgaches et les produits "made in" Madagascar, a fermé ses portes ce samedi 3 décembre à Antananarivo, la capitale. 450 000 artisans sont recensés dans toute l'île. La filière a du potentiel, un ministère lui est même dédié, mais elle peine à se développer.
Tissage de la soie ou du raphia, broderies, travail du cuir et du bois... sur les étales, écharpes, sacs, vases ou encore sandales... produits de ces savoir-faire transmis de génération en génération ont investi les étales.
Nomenjanahary Randrianiaina, fils d'artisans venus de Manakara, dans l'est du pays, fait partie des organisateurs de cette foire : " Nous mettons en place des événements comme celui-ci pour que le travail et les produits de qualité malgaches ne tombent pas dans l'oubli. Cela valorise notre artisanat et notre culture. Nous sommes nombreux à posséder ce savoir-faire, mais selon moi, notre filière manque de soutien. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'artisans professionnels qui font de très belles pièces, mais l'artisanat n'est plus leur première source de revenus parce qu'ils ne savent pas où vendre leurs produits par exemple. "
Alors que la concurrence est rude face aux produits importés, Vegan Bags se démarque avec des sacs fabriqués à partir d'écorces d'arbres, explique Nandrianina : " Au niveau local, nos produits ne sont pas à la portée de tous. Donc, nous exportons aussi dans des pays européens. Mais les procédures de dédouanements à Madagascar sont compliquées. C'est très difficile de faire sortir notre marchandise d'ici vers l'étranger. "
Dans sa politique décennale 2022-2032 qui a été présentée récemment, le ministère de l'Artisanat prévoit, entre autres, de renforcer les exportations, de créer un fonds de développement et de construire des centrales d'achats de matières premières.