En sept mois, deux sœurs âgées de 88 ans et 91 ans, qui habitent ensemble dans une maison à Port-Louis, ont vu leurs économies partir en fumée. Une somme de Rs 1 380 000 s'est volatilisée de leur compte bancaire joint. L'octogénaire, qui a porté plainte au poste de police de Trou-Fanfaron mardi dernier, explique que l'argent de leur pension était reversé sur ce compte. Quand elle est allée effectuer un retrait, le caissier l'a informée que la balance affichée était de... Rs 254... Abasourdie, elle demande au caissier de lui fournir tous les documents pour qu'elle vérifie les transactions faites, vu qu'il y avait au moins Rs 1 million sur ce compte...
Nous nous sommes rendus hier dans l'humble demeure des deux vieilles dames, à Port-Louis. La maison, qui a vu filer et défiler bien des années, est recouverte de bardeaux, avec un plancher en bois; fait notable : elle est impeccablement entretenue. Elles vaquent à leurs occupations et plusieurs seaux de peinture rangés ici et là témoignent du fait qu'elles voulaient rénover leur maison.
Fringantes malgré les épreuves, elles acceptent de nous parler. Timidement elles révèlent leur terrible mésaventure. L'aînée, R. 91 ans déclare : "Ce sont nos grands-parents qui nous ont légué cette maison. Cet argent représentait toutes nos économies. Moi je travaillais dans une école pré-primaire à Port-Louis à l'époque. Tout l'argent que j'ai accumulé avant et après ma retraite s'est envolé. Sitiasyon-la pa bon ditou. Nou ti tré indépandant.Mo éna enn niès ki okip nou mé la li pa la."
La sœur âgée de 88 ans se dit très perturbée. "J'ai travaillé pendant de nombreuses années dans un bureau administratif.Je soupçonne quelqu'un d'être à l'origine de ce vol mais je laisse cette affaire entre les mains de la police. Nous utilisions l'argent pour acheter nos médicaments et pour nos visites médicales. On se s'attendait pas à ce qu'un tel malheur nous frappe mais je sais qu'il y a une justice."
Grâce aux relevés, elles ont découvert qu'hormis des retraits au comptoir de la banque, la personne qui a utilisé leur argent a également effectué des paiements par Juice. Des transactions faites depuis avril jusqu'à il y a quelques jours. R. soupçonne en fait un habitant de Quatre-Bornes d'avoir pris la carte d'identité de sa sœur, qu'il n'a jamais retournée. Des documents bancaires détaillés ont été soumis à la police qui enquête sur cette affaire.