Les Malgaches sont réputés pour leur patience, voire, diront, certaines mauvaises langues, pour leur passivité. Mais ce qui se passe, actuellement, prouve qu'ils sont arrivés au bout de leur exaspération. Les manifestations qui se sont multipliées ces derniers temps doivent alerter les autorités sur la gravité de la situation. Les responsables sont conscients de la nécessité de faire baisser la tension et se sont mobilisés pour trouver des solutions, mais pour l'instant, les délestages sont toujours aussi fréquents.

Des délestages quisont préoccupants

La population malgache est extrêmement stoïque et les épreuves qu'elle a endurées depuis le début de l'année ne l'ont certes pas laissé de marbre, mais elle a courageusement pris son mal en patience. Mais les désagréments causés par les délestages ont fini par faire perdre son sang froid légendaire. Les problèmes qui ont surgi ont poussé des usagers en colère à descendre dans la rue et à brûler des pneus. Les quartiers de la Capitale se sont embrasés à tour de rôle. Les rassemblements ont quand même été contenus, mais c'est un avertissement qui doit être pris au sérieux.

Les responsables l'ont compris et ils se sont mobilisés pour trouver des solutions. Avec la météorologie nationale, ils ont fait tomber des pluies artificielles pour alimenter les réservoirs d'eau de Mandraka et ainsi faire tourner les turbines de la centrale. Ils ont demandé aux pétroliers de leur fournir le fuel nécessaire pour les centrales thermiques.

Pour le moment, cependant, les coupures de courant et d'eau n'ont pas diminué. On verra si les résultats seront perceptibles dans les jours à venir. Cette poussée de fièvre survient durant l'éclatement des affaires de corruption et de détournement de fonds constatés au sein de la Jirama. Le ministre de l'Energie et des hydrocarbures a annoncé une réorganisation du mode de fonctionnement de la société d'État. C'est le futur de la Jirama qui est mis en place, mais on ne sait pas si cela suffira.