Sénégal: Violence à l'assemblée nationale - Dr Cheikh Sadibou Sakho engage la responsabilité de la classe politique

5 Décembre 2022

Selon Dr Cheikh Sadibou Sakho, les actes de violence notés ces derniers temps n'ont rien à voir avec la société encore moins avec l'institution parlementaire à laquelle appartiennent la victime et ses agresseurs. Invité de l'émission l'Objection de la radio Sud fm hier, dimanche 3 décembre, l'Enseignant-Chercheur en anthropologie et sociologie à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a lié l'agression de la député Amy Ndiaye Gniby à la violence qui caractérise l'espace politique sénégalais depuis quelques temps.

Alors que l'affaire de l'agression de la députée Amy Ndiaye Gniby dans l'enceinte de l'hémicycle continue de susciter une vague d'indignation, l'Enseignant-Chercheur en anthropologie et sociologie, Cheikh Sadibou Sakho, est monté au créneau pour préciser que cet acte de violence n'a rien à voir avec la société encore moins avec l'institution parlementaire à laquelle appartiennent la victime et ses agresseurs. Interpellé sur cette question hier, dimanche 3 décembre lors de son passage dans l'émission Objection de la radio Sud Fm, l'Enseignant-Chercheur en anthropologie et sociologie à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a indiqué que ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale n'est qu'un prolongement de la violence qui caractérise l'espace politique sénégalais depuis quelques temps, par le fait des acteurs politiques (pouvoir comme opposition).

%

" Je ne suis pas sûr que la violence atteigne nos institutions, parce qu'en réalité, j'entends beaucoup de gens qui disent : " notre société est devenue violente, nos institutions etc ". En tant qu'anthropologue, je ne crois pas qu'une société puisse être violente en elle-même. En réalité, la société n'existe pas en soi. La société, c'est une construction dans laquelle il existe des sujets sociaux qui, du fait de leur processus de socialisation, se retrouvent à être auteur d'actes qui peuvent être qualifiés d'actes violents ou de propos violents ", a expliqué Dr Cheikh Sadibou Sakho. Et d'inviter à faire la part des choses entre les violences qu'on connait ces temps-ci et la société de même que les institutions qui, selon lui, ne peuvent pas être violentes en elles-mêmes.

" La société en tant que telle, ou les institutions en tant que telles, ne peuvent pas perpétrer des actes de violence. Ce ne sont pas des institutions actantes ou une société attente, mais les individus qui composent ces institutions peuvent être donc des sujets acteurs de violence. Et c'est pour cette raison qu'il faut dissocier en fait l'institution de l'acte en tant que tel. ", a encore ajouté Dr Cheikh Sadibou Sakho tout en engageant la responsabilité de l'Assemblée nationale dans les actes violences notés ces temps-ci, lors du marathon budgétaire. " L'institution doit se montrer responsable des actes qui sont perpétrés par les gens qui sont au sein de cette institution parce que représentant un pouvoir particulier et représentant une légitimité particulière et donc représentant une voie particulière dans la société ".

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.