L'engagement des deux parties a été pris à l'issue du premier forum des jeunes filles de la Répûblique démocratique du Congo (RDC), organisé récemment à Kinshasa, témoignant leur détermination de conjuguer les efforts pour accélérer l'atteinte de l'objectif de développement durable qui vise l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et filles.
Placé sur le thème"Echanger, connecter et autonomiser", le premier forum des jeunes filles de la RDC, organisé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), en collaboration avec le ministère du Genre, Famille et Enfant, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, Nouvelle citoyenneté et de la Cohésion sociale ainsi que le ministère des Affaires sociales, s'est fixé comme objectif d'inspirer et outiller les jeunes filles à parler de leurs besoins, intérêts et ambitions aussi revendiquer leurs droits au sein de leurs communautés respectives.
Avec le slogan " Je suis ici pour faire entendre ma voix", le forum a offert un espace aux jeunes filles afin de s'exprimer librement et à haute voix, sans jugement aucun, sur les problèmes qu'elles rencontrent au sein de leur communauté, entre autres, le mariage précoce, les violences sexuelles, la non-scolarisation, la discrimination et les préjugés.
Au sortir de ces assises, l'Unicef et le gouvernement congolais ont pris une ferme résolution d'accompagner, de promouvoir, de protéger et d'autonomiser la jeune fille afin d'assurer son épanouissement.
Les temps forts du forum
Ouvert par la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Catherine Kathungu Furaha, en présence de ses collègues des Affaires sociales et de la Jeunesse, ce forum a été marqué par les travaux en plénière et ateliers animés par les ambassadeurs de l'Unicef, des figurent emblématiques, des motivatrices et des filles qui ont partagé leurs expériences de la peine à la victoire. Un atelier sur l'écriture musicale, animé par Céline Banza, a été organisé durant ce forum. Au cours des travaux, les filles se sont libérées et ont fait parler leurs émotions, leurs sentiments, leurs peines et frustrations sous forme de poèmes.
Un autre atelier s'était penché sur l'éducation des filles et le mariage des enfants, une façon de dénoncer les mariages précoces et favoriser l'éducation de la jeune fille. Pour se faire, Nabintou Keita, représentante du secrétaire général des Nations unies, a laissé entendre que lorsqu'un enfant se marie à l'âge où son corps n'est pas formé pour être un adulte, cela est préjudiciable à sa santé. Par ailleurs, Belly Lusala, encadreur des enfants reporters, a animé un atelier sur la participation des filles. A l'en croire, cet atelier avait pour objectif de pousser les filles à s'intéresser aux questions de participation mais aussi à prendre la parole et à donner leur opinion pour que cela soit entendu et pris en considération dans la société. Un autre point saillant au cœur du forum a été zéro tolérance aux violences sexuelles et celui consacré aux filles en situation des crises humanitaires, des conflits à la paix.
Les opportunités pour l'employabilité des filles, des échanges nourris des uns envers les autres, soit envers d'autres leaders et entrepreneurs, étaient au rendez-vous. Aussi, de nouvelles connections et découvertes pour celles qui affichent désormais l'aspiration de modèle de la féminité résiliente, ingénieuse et entreprenante. L'instant le plus marquant a été la mise en place de la plateforme U-report filles qui permettra aux jeunes Congolaises de s'exprimer sur des enjeux qui les touchent et ainsi influencer la prise de décision, mais aussi accéder à des informations cruciales liées aux préoccupations qui les touchent dans leur vie quotidienne.
Des moments de partage d'expériences et d'informations
Le forum des filles de la RDC a donné l'opportunité à plusieurs d'entre elles de faire entendre leur voix. Didi Stone, ambassadrice de l'Unicef, a été très émue par rapport à la qualité des interventions des filles. " Je suis venue pour les encourager mais moi-même j'ai fini par être encouragée ", a laissé entendre Didi Stone. Pour la légende Lokwa Kanza qui s'est exprimée en des termes clairs, tout être humain a besoin de la femme pour s'épanouir, donc la tenue de ce forum valait son pesant d'or.
Amania Alduni, U-reporter de la République centrafricaine, a indiqué que ce forum lui a permis de parler librement des problèmes qui touchent les filles de sa communauté. Elle a promis de continuer le combat sur l'autonomisation de la fille centrafricaine. Quant à Ahmad Koïssé, U-reporter du Tchad, elle était venue pour faire entendre sa voix à propos des violences faites aux jeunes filles de sa communauté et a été convaincue que sa voix a été entendue.
La Sierra Leone a été valablement représentée par Paulina Bangua, Adiatu Sillage et Mariam Samai. Toutes les trois croient que le combat pour la jeune fille est le même à travers l'Afrique et ont promis de continuer le plaidoyer auprès des décideurs pour assurer un futur meilleur à la jeune fille Sierra Leonaise mais aussi briser la barrière de mariage précoce. Pour Rajeruson Nirina Olynah et Fehizoro N'y Fitiavana Rakotomalala de Madagascar, elles ont appris beaucoup de choses au cours de ce forum et promettent de faire la restitution de toutes les informations reçues aux jeunes filles de leur communauté une fois rentrées au pays. Rappelons que ce forum a réuni les jeunes filles venues des quatre coins de la RDC et de l'Afrique, dont le Congo Brazzaville, le Tchad, la Centrafrique, Madagascar, la Sierra Leone, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Sénégal, etc.
