Afrique de l'Ouest: Quelle force militaire pour la Cédéao ?

La 89e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO s'est tenu à Abuja, au Nigeria
analyse

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest veut se doter d'une force militaire anti-terroriste et anti-coup d'État. L'annonce a été faite dimanche 4 décembre à l'issue du sommet des chefs d'État de l'organisation, à Abuja.

La Cédéao aspire à la création d'une force de stabilisation qui doit permettre de lutter contre l'insécurité dans la sous-région. Lorsque les jihadistes se sont emparés du nord du Mali, en 2012, l'organisation ouest-africaine envisageait déjà de mobiliser une force régionale. Mais la réflexion ne s'était jamais concrétisée et le Mali avait dû solliciter l'armée française - l'opération Serval - puis la Misma de l'Union africaine, devenue Minusma lorsque les Nations unies ont pris le relai.

Pour Niagalé Bagayoko, présidente du Réseau africain pour le secteur de la sécurité (African Security Sector Network), " cela va poser des difficultés institutionnelles ". Elle s'interroge aussi sur la question des moyens : " Est-ce que les lacunes d'équipements et de logistique, qui ont très largement été à l'origine de son incapacité à se déployer au Mali en 2012, ont été résolues ? ".

Une alternative à la Minusma

Alors que l'avenir de la Mission des Nations unies au Mali semble incertain, la Cédéao serait en train de chercher une option de remplacement. Toutefois, " le mécanisme qui sera mis en place ne pourra pas se limiter, comme la Minusma, à un mandat axé sur le territoire malien, souligne Niagalé Bagayoko. La crise s'est aujourd'hui étendue à un trop grand nombre de pays. On s'interroge sur la coordination avec l'initiative d'Accra, qui a, elle aussi, fait savoir qu'elle voulait déployer une force au Sahel. " Par ailleurs, " qu'en est-il de l'Union africaine ? ", se demande la présidente du Réseau africain pour le secteur de la sécurité.

La nouvelle force ouest-africaine doit contrer la menace terroriste jihadiste, mais aussi les coups d'État. On ignore si, au-delà des putschs militaires, les coups d'État institutionnels, autrement dit le non-respect du nombre de mandats prévus par la Constitution, sont également concernés.

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