Haj Ahmed Barikallah, ancien responsable dans les rangs des séparatistes, démasque les pratiques mafieuses de la bande polisarienne des sept
D'aucuns sont de plus en plus nombreux au sein de l'opinion publique régionale, continentale et internationale à être d'ores et déjà parfaitement conscients des dessous de cette hérésie qui a nourri et fait longtemps perdurer le dossier du Sahara marocain, occultant confusément les vérités de l'histoire et obstruant frénétiquement les mutations et développements internationaux avérant la nécessité vitale de la coopération internationale et de la formation d'ensembles régionaux avec tout ce que cela génère en termes d'intégration économique et de solidarité humaine et sociale.
Nul besoin de rappeler que le déclenchement de ce conflit artificiel trouve ses origines dans un environnement international encore marqué par les séquelles d'un vaste et complexe mouvement colonialiste aux intérêts géostratégiques avérés mais souvent inavoués et mystificateurs. Le colonisateur français, en l'occurrence, lors de son retrait physique forcé du territoire marocain, au début de la seconde moitié du siècle écoulé, pendant que l'Algérie demeurait département français - l'Algérie française - s'était évertué à imposer un tracé frontalier entre les deux pays voisins ou plutôt les deux territoires voisins, pour le moins incohérent et abusif car profitant manifestement à sa politique avide d'exploitation optimale des richesses de ses colonies, ses départements outre-mer, dont cette fameuse Algérie française.
D'autre part, en dépit des sacrifices consentis par les Marocains et des soutiens logistique, matériel et oral fournis sous différentes formes de la part des forces vives de son voisin de l'ouest, en vue de l'aider à recouvrer son indépendance, l'Algérie n'a pas hésité à donner forme à un groupuscule séparatiste formé sous l'appellation de " front du polisario " venu de nulle part disputer le parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc et composé de quelques centaines de Sahraouis mais aussi de mercenaires originaires de certains pays du Sahel.
S'est joint à cette entreprise somme toute douteuse, le controversé dirigeant libyen Kaddafi, réputé alors farouchement opposé à Feu Sa Majesté le Roi Hassan II et à la forme monarchique du Maroc, qui puisait dans la rente pétrolière de son pays pour financer et armer lesdits séparatistes dans l'objectif ouvertement proclamé de déstabiliser le Royaume du Maroc...
Mais l'acharnement tous azimuts du voisin de l'Etat, notamment après l'abandon graduel, puis définitif de son allié de circonstance, s'est aussitôt avéré vain et infructueux car le Maroc, fort de la légitimité de sa cause territoriale, actée dans la reconnaissance par la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye dans un arrêt historique de liens d'allégeance ancestraux entre les populations sahraouies et les sultans et Rois du Maroc, de même que par le succès retentissant de la Marche Verte, a repris son Sahara, jadis spolié par l'Espagne, et ce en adoptant une démarche pacifique judicieuse inouïe forçant l'admiration et l'approbation d'un nombre considérable de pays de la communauté internationale...
Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, de grands développements de cette confuse affaire opposant la légitimité historique et la légalité internationale de la cause marocaine aux manœuvres quasi mafieuses persistantes du voisin de l'Est et de ses pantins du Polisario.
Parallèlement aux grandes mutations ayant conduit à l'émergence d'un nouvel ordre mondial post-guerre froide, le conflit artificiel du Sahara marocain a connu de grands et prodigieux développements à la faveur d'une diplomatie clairvoyante et agissante s'appuyant sur une mobilisation générale de toutes potentialités politiques, économiques, culturelles et sociales dont regorge le pays.
C'est dans ce contexte que l'on pourrait évoquer le climat de déchantement qui sévit désormais parmi les réfugiés, malgré eux, dans les camps de Tindouf en territoire algérien. Si depuis plus de deux décennies un nombre de plus en plus grand de Sahraouis ont réussi à fuir ces campements par ailleurs décriés par les observateurs des quatre coins de la planète pour rallier leur patrie mère au péril de leur vie et de celle des leurs, la majeure partie des séquestrés autrefois bernés par les slogans mensongers véhiculés par les dirigeants du polisario mais aussi entretenus par les services de l'Etat hôte, et retenus sous la surveillance rigoureuse de l'armée et la police de ce dernier, ne parviennent pas à atteindre le bout du tunnel effroyable dans lequel ils sont enfermés.
Au milieu de ce tumulte, un personnage émerge et fait face. Il s'agit de l'un des responsables du mouvement séparatiste longtemps les plus en vue, en l'occurrence Haj Ahmed Barikallah, dès lors fondateur du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP).
Ce désormais ex-dirigeant des mercenaires séparatistes, natif de Dakhla et originaire de la tribu des Ouled Dlim, a été dans sa jeunesse journaliste au sein de l'appareil de propagande du polisario et a occupé plus tard de multiples postes de responsabilité dans la pseudo-république sahraouie, particulièrement " diplomatiques ". Ayant suivi des formations militaires dispensées par l'Armée algérienne et effectué plusieurs séjours d'endoctrinement à Cuba, il s'est vu confier des missions délicates, particulièrement celles du recueillement et de l'acheminement des aides données par des pays européens et latino-américains.
Haj Ahmed Barikallah a accordé un long entretien au magazine Jeune Afrique autrefois hebdomadaire et devenu mensuel depuis la pandémie de Covid-19, dans lequel il dresse un tableau des plus sombres de la situation des séquestrés de Tindouf tout en mettant à nu la gestion mafieuse et ostensiblement corrompue des camps.
Ainsi dans une série consacrée au dossier du Sahara marocain, ledit magazine francophone rapporte dans un article intitulé "La face cachée du Polisario" qu'ayant complètement et définitivement faussé compagnie à ses désormais anciens acolytes, Haj Ahmed n'a pas rallié le Maroc, en précisant qu'à aucun moment il n'a été approché ou contacté par les autorités marocaines, mais a élu domicile en Espagne.
" Je mobilisais beaucoup d'argent, des millions de dollars. En tant que ministre, j'étais chargé de la coopération décentralisée, c'est-à-dire de récupérer toutes les aides, destinées au polisario qui provenaient non pas du gouvernement central, mais des municipalités, des régions, des ONG, des centrales syndicales, des organisations humanitaires de pays comme l'Espagne, la Norvège, la suède, l'Afrique du Sud, l'Italie... Cela représentait des sommes importantes : en Espagne, par exemple, la coopération décentralisée peut atteindre 40 millions de dollars par an ", révèle-t-il à Jeune Afrique, avant de développer : " C'est ce qui m'a poussé à présenter ma démission au bout de six mois, le 5 mai 2012, car je ne pouvais pas accepter de voir les réfugiés dans les camps souffrir pendant que les aides bénéficiaient surtout aux hauts cadres du polisario, qui se servaient au passage pour financer leur train de vie et celui de leur famille, qu'ils envoient vivre en Europe, où ils achètent des maisons pendant que le peuple endure des conditions de vie et sanitaires totalement indignes. Et le pire, c'est que je devais rédiger des rapports le plus souvent faussés pour les ONG et autres donateurs pour justifier l'utilisation des aides. Bien sûr, j'en avais fait part à Mohamed Abdelaziz, mais sans résultat ".
Et de souligner : " Non seulement les gens qui gravitent autour en tirent leurs revenus, ainsi que leur raison d'être socialement et n'ont donc aucun intérêt à ce que ce conflit soit résolu, mais ces aides sont en grande partie dilapidées du fait de la corruption endémique qui sévit au sein du polisario, et ne parviennent que très partiellement à ceux qui en ont véritablement besoin ".
Le natif de Dakhla déplore la situation désastreuse des séquestrés des camps de Tindouf : "L'état de la population sahraouie dans les camps me fait mal au cœur. Les gens vivent dans la misère, l'essentiel de l'argent est détourné par une petite brochette de responsables ". Et de s'indigner, en outre : " Le choix du polisario d'entraîner les gens dans la guerre, présentée comme la seule solution est absurde ".
Là-dessus, l'ancien " diplomate ", d'ores et déjà pestiféré par ses acolytes, notamment de la direction de la bande des mercenaires séparatistes, après avoir rompu définitivement ses liens avec le polisario et au terme " d'une longue réflexion, a donné forme à partir de 2020 à son mouvement optant pour une nouvelle voie politique et privilégiant ouvertement le dialogue autour de l'initiative marocaine d'autonomie : "Je compte bien négocier au nom de la population des camps avec le Royaume sur la base du plan d'autonomie qui me semble être une solution du milieu à ce conflit. La victoire militaire est impossible, on ne peut pas continuer à courir derrière un mirage. Et le polisario ne peut rien faire sans l'aval de l'Algérie, qui donne le pain, les lentilles et les laissez-passer aux Sahraouis... Cela doit cesser ", a-t-il conclu.
Rachid Meftah