Danger public. Les ordures s'empilent dans plusieurs quartiers à Antananarivo. Près des marchés, elles forment une montagne et bloquent la circulation des véhicules et des piétons.
Des riverains et des médecins tirent la sonnette d'alarme. Car au-delà du souci de circulation, l'entassement des ordures est dangereux pour la santé. "Les déchets favorisent la propagation de nombreuses maladies, notamment, la diarrhée, les maladies respiratoires. La fièvre typhoïde gagne, aussi, du terrain, en ce moment. Évitez d'acheter des nourritures n'importe où, et de consommer des fruits ou des légumes qui n'ont pas été nettoyés. Faites attention à l'eau que vous buvez", avertit un médecin. Ces montagnes de déchets présentent, aussi, un risque de recrudescence de la peste, dans la capitale. Les déchets attirent les rats. Des puces qui vivent aux crochets des rats infectés vont transmettre la maladie à l'homme. Antananarivo n'est pas épargnée par cette maladie. Lors de la dernière épidémie de peste qui remonte à 2017, Antananarivo a été le foyer principal de la maladie.
L'opération coup de poing, que la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) a l'habitude d'organiser, lorsque les ordures s'entassent, n'est pas au programme, selon le directeur général de la Société municipale d'Antananarivo (SMA), le colonel Jaona Ravoavy Andrianaivo. La CUA est en difficulté financière. Sa caisse est vide, face au faible recouvrement fiscal. La SMA tourne avec une vingtaine de véhicules pour vider les bacs, alors qu'elle aurait besoin de près d'une cinquantaine de véhicules pour assurer sa mission. La CUA va travailler avec les marchands pour effectuer le ramassage des ordures près des marchés. Des charrettes, des camionnettes, seront utilisées pour transporter les déchets jusqu'au site de décharge à Andralanitra. Ce partenariat est prévu commencer cette semaine. Va-t-il résoudre le problème de la gestion des ordures dans la capitale ?
