Madagascar: Jeux de vilain

Coup dur pour les jeunes athlètes. Madagascar est le grand absent aux Jeux de la CJSOI qui ont débuté dimanche à Maurice. Un véritable coup de théâtre étant donné que c'est la première fois que les athlètes malgaches ratent ce rendez-vous des jeunes de l'océan Indien. C'est d'autant plus frustrant que la participation des athlètes malgaches avait été décidé lors du Conseil des ministres du 21 juillet. Pour le moment il n'y a aucune explication officielle de la part du ministère de la Jeunesse et des sports. Du côté d'Ambohijatovo c'est le black-out total. La Direction générale des sports se mure dans un silence absolu.

On devine tout de même que cette défaillance est d'origine financière. Ce qui étonne dans la mesure où le budget du ministère de la Jeunesse et des sports vient d'être augmenté dans la loi de finances. Certes, le budget n'est pas encore disponible à l'heure où l'on parle mais des solutions auraient existé s'il y avait une réelle volonté de participer à ces Jeux. Justement on n'a pas noté la moindre trace d'une détermination à participer. La préparation des athlètes laissait à désirer pour ne pas dire inexistante. Les disciplines retenues se sont préparées dans leur coin avec les moyens bord.

On comptait certainement sur un geste divin du président de la République comme à l'accoutumée dans tous les déplacements sportifs. Ce qui ne devrait pas être le cas étant donné que le ministère de la Jeunesse et des sports peut compter sur Tafita, le Fonds national pour le développement de jeunesse et des sports. Crée en 1993, Tafita tire ses ressources sur les taxes parafiscales sur le tabac et l'alcool. Autrement dit Tafita brasse des sommes colossales chaque année puisque des grandes sociétés comme Imperial Tobacco, Dzama, Star, les importateurs de boissons alcoolisées, les industries de vin versent régulièrement des taxes. Le fonds de Tafita est-il utilisé à bon escient ?

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C'est la grande question vu la situation subie par les sportifs. La seule fois où Tafita a aidé les fédérations et les sportifs, c'était en 1997 sous l'ère du Dg Razafimandimby Andriamandranto et du ministre de la Jeunesse et des sports Lina Randriamifidimanana lors de la préparation des III emes Jeux de la Francophonie. Des primes ont été remises aux athlètes médaillés et aux techniciens alors que les fédérations ont obtenu des subventions. Par la suite la direction de Tafita a changé de main et le fonds a été utilisé à des fins politiques. Plus tard le fonds de Tafita servait de budget de fonctionnement du MJS. On ignore si c'est toujours le cas mais un audit ne serait pas de trop pour y voir clair et en finir avec ce jeu de vilain.

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