Afrique de l'Est: Intégration régionale- Madagascar joue sa partition

Les autorités affirment accorder un intérêt stratégique au dossier de l'intégration régionale et rappellent que Madagascar a présidé le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA).

La semaine dernière, une délégation conduite par le Secrétariat Général du ministère des Affaires étrangères de Madagascar a pris part à la 43ème réunion du Comité intergouvernemental du COMESA, à Lusaka, Zambie. Ledit comité a passé en revue toutes les activités de l'organisation, en préparation du Conseil des ministres du 1er décembre 2022 sous le thème: "Édifions notre résilience par une Intégration économique numérique stratégique".

À cette occasion, Madagascar a fait entendre sa voix sur ses domaines d'intérêt dont la prise en compte des besoins spécifiques des États insulaires dans les programmes mis en place au niveau de la région, à l'instar des corridors maritimes pour la facilitation des échanges et la connectivité régionale. La délégation malgache a aussi évoqué la tenue d'ateliers régionaux visant à présenter les institutions spécialisées du COMESA ainsi que les mécanismes d'appui et d'accompagnement disponibles, aux parties prenantes nationales et régionales.

La représentativité des pays francophones au sein du Secrétariat et des institutions spécialisées du COMESA a aussi été mise en avant par Madagascar notamment en sa qualité de président en exercice des instances de la Commission de l'océan Indien. Il a été surtout question de la mutualisation des expertises et des moyens entre les deux organisations dans le cadre du projet d'amélioration de la connectivité maritime. A noter qu'en tant que président sortant du COMESA, Madagascar a été le rapporteur de la réunion.

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Selon le ministère des Affaires étrangères, Madagascar maintient le même cap au sein des autres organisations comme la SADC. Pour sa part, le ministre de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, Edgard Razafindravahy, insiste sur le fait que l'intégration effective de la Grande île doit se faire à travers une approche privilégiant les accords gagnant-gagnant afin que l'économie du pays puisse jouir de manière optimale des avantages offerts par la politique d'ouverture. Une configuration qui ne se présente pas à chaque fois, sans oublier que le pays doit encore monter en compétitivité dans les secteurs clés qui tirent sa croissance.

Le dossier ZLECAF chemine

"Madagascar affiche encore une balance commerciale déficitaire dans ses relations avec les pays africains", a rappelé le ministre lors de l'ouverture du dialogue national sur les enjeux et les défis de la Zone de Libre Échange Continentale pour Madagascar (ZLECAF), qui s'est tenu dernièrement au Novotel d'Ankorondano. Edgard Razafindravahy a tenu notamment à évoquer les défis auxquels le pays doit faire face en tant que membre des organisations régionales. Ils vont de la nécessité de compenser les pertes de recettes douanières provoquées par l'ouverture aux marchés voisins à l'importance de renforcer les capacités des entreprises nationales pour faire face à la concurrence.

Mais le ministre a aussi souligné que Madagascar avance en matière d'intégration régionale et que l'adhésion à la ZLECAF est un chemin qu'il faudrait emprunter. À savoir que cette zone de libre-échange représente un marché de 1,3 milliard de consommateurs potentiels et vise à rassembler des pays qui totaliseront plus de 3 000 milliards USD de Produits Intérieurs Bruts (PIB). En effet, Antananarivo ne peut pas tourner le dos au futur 8ème bloc économique mondial. Mais l'entrée effective du pays en son sein implique un certain nombre de préalables.

À savoir que le dialogue national sur la ZLECAF a vu la participation des acteurs publics et privés, ainsi que les partenaires financiers comme l'Afreximbank. La rencontre est prévue aider le pays à peaufiner sa feuille de route et à mieux édifier le secteur privé concernant les financements potentiels et les perspectives pour les investissements directs étrangers. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC) mène divers projets afin d'étendre et de muscler le tissu industriel malgache tout en réfléchissant aux balises à mettre en place afin de se protéger des produits susceptibles de déstabiliser le marché national. Ainsi, le MICC a annoncé, entre autres, l'arrivée de 75 unités de production industrielle.

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